Les voitures garées devant les résidences à Laval sont devenues un tel embarras pour déneiger les quartiers que la Ville songe à forcer un changement d'habitudes qui pourrait aller jusqu'à l'interdiction de se garer d'un côté de la rue dès l'hiver prochain. C'est du moins la proposition que la direction générale de la municipalité s'apprête à soumettre aux élus.

« À Laval, il y a des endroits où il n'y a pas de bordure ni de trottoir et où on permet de stationner en tout temps des deux côtés de la rue. [...] C'est dans ces endroits-là qu'on est le plus à risque », affirme le nouveau directeur général, Jacques Ulysse, en entrevue avec La Presse. En clair, les souffleuses, les camions et autres équipements de déneigement circulent difficilement dans certaines de ces rues.

Fortement critiquée pour les nombreux ratés lors des tempêtes de neige, les épisodes de verglas et les redoux des dernières semaines, la Ville de Laval cherche donc des solutions. La façon de faire à Montréal, où le stationnement sur rue, un côté à la fois, est interdit lors des périodes de chargement de la neige, pourrait être imitée.

« Les week-ends, c'est à peu près impossible de faire du déneigement dans une grande partie de Laval. Enlever le stationnement permettrait d'avoir une meilleure performance ou du moins, ça enlèverait une excuse pour ne pas être performant », affirme M. Ulysse.

Selon ce dernier, les difficultés rencontrées sont accentuées par le fait que jusqu'à tout récemment, aucun col bleu ne travaillait les fins de semaine ou le soir, à moins d'effectuer des heures supplémentaires. Avec la signature de la dernière convention collective, des changements se mettent en place (formation d'équipes et des embauches) ; 2019 est une année de transition, explique M. Ulysse.

Facture en hausse

La réflexion dans ce dossier n'est pas étrangère à la politique du stationnement lancée l'automne dernier pour être soumise à la consultation populaire. La réduction de la place de l'automobile proposée est un virage qui risque de bousculer quelque peu les traditions lavalloises. Jacques Ulysse espère pouvoir régler la situation afin d'entrevoir un déneigement plus harmonieux l'hiver prochain.

D'ici là, Laval devra assumer une facture en hausse. Pour l'hiver qui touche les budgets de fonctionnement de 2018 et de 2019, la Ville estime que le déneigement lui coûtera 45 millions, plutôt que 37 millions, soit une augmentation de 20 %. Il s'agit d'un « coût très approximatif », indique-t-on tout en précisant que la Ville dispose d'une réserve financière de quelque 8 millions pour absorber l'effet des hivers exceptionnels comme cette année.