Dans l'agglomération de Longueuil, les pelures de patates, les restes de céréales, les os de poulet et tout ce qui constitue des matières organiques prendront le chemin de l'usine de biométhanisation de Varennes à compter de 2023.

C'est ce qu'a confirmé ce matin Longueuil qui s'apprête à conclure une entente de services pour les quarante prochaines années avec la Société d'économie mixte de l'est de la couronne sud (SÉMECS) qui exploite l'usine de biométhanisation. La mairesse Sylvie Parent qui préside l'agglomération s'est réjouie de cette solution «financièrement avantageuse» qui permet de réduire «notre empreinte écologique».

Comme le révélait La Presse le mois dernier, l'entente prévoit un investissement pour l'agrandissement du centre de traitement de Varennes qui est en opération depuis un an: 36,7 millions à laquelle somme il faut ajouter l'indexation et les taxes, pour un total de 44 millions de dollars. Une subvention gouvernementale pouvant atteindre 18,6 millions serait accessible. Cette aide financière découle de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles qui vise à mettre un terme à l'enfouissement des déchets de table, par exemple.

En plus de l'investissement de 44 millions, les villes de Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville, Boucherville, Saint-Lambert et Brossard devront payer annuellement des frais d'exploitation (au prorata des volumes de matières traitées), les honoraires de l'exploitant ainsi que des taxes foncières pour la portion de l'usine utilisée.

Cette solution a été préférée au projet de construction d'une usine sur le territoire de l'agglomération qui aurait coûté au moins 100 millions (estimation de 70 millions en 2010) ; le risque financier est donc entre les mains de la SÉMECS, souligne-t-on à Longueuil. En contrepartie, la SÉMECS bénéficiera de la vente du biogaz.

La mairesse Parent siégera au conseil d'administration de la SÉMECS mais n'aura pas droit de vote. La directrice générale adjointe responsable du développement durable sera présente au comité technique durant le développement du projet et pendant l'exploitation du centre de traitement.

Le projet sera soumis au conseil de l'agglomération jeudi prochain. Dès lors, les travaux de conception débuteront. Selon l'échéancier prévu, la construction devrait débuter en 2021 pour une mise en service le premier janvier 2023. D'ici là, une entente de transition permettra aux villes de l'agglomération qui ont déjà une collecte de matières organiques, de la rediriger immédiatement vers Varennes pour un total de 15  000 tonnes.

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Qu'est-ce que la biométhanisation ?

Procédé de traitement des matières organiques résiduelles par digestion anaérobique (absence d'oxygène). Il en résulte des biogaz qui peuvent devenir une source d'énergie, ainsi que le digestat, utilisé lors d'épandages sur les terres cultivables.