L'utilisation de sabots de Denver rapporte gros à la Ville de Montréal. Ces imposants dispositifs d'acier servant à immobiliser des véhicules ont permis à la métropole de récupérer en 2018 tout près de 880 000 $ en sommes impayées.

L'administration Plante accordera aujourd'hui un nouveau contrat de trois ans à l'entreprise Remorquage Météor afin de remiser les véhicules saisis en utilisant un sabot de Denver. Montréal mise sur cette technique depuis plusieurs années afin d'inciter les citoyens à payer leurs amendes. Et la méthode fonctionne : pas moins de 93 % des personnes ciblées finissent par payer.

Montréal considère que le « sabot de Denver est un moyen efficace et un effet dissuasif auprès des défendeurs récalcitrants », peut-on lire dans un document présenté aux élus. Un véhicule ainsi immobilisé par un lourd dispositif d'acier ne peut être récupéré que lorsque l'amende et tous les frais ont été acquittés.

L'utilisation de sabots de Denver peut aussi avoir un effet dissuasif sur les autres personnes qui pourraient être tentées de ne pas payer des amendes à la Ville. Montréal a d'ailleurs pour pratique de laisser sur la voie publique un véhicule immobilisé pendant au moins 48 heures, le sabot de Denver étant bien visible. La voiture est ensuite remorquée pour être remisée. Si son propriétaire ne paie pas dans les 30 jours, le véhicule est revendu aux enchères.

De toutes les voitures saisies, 83 % des propriétaires finissent par payer la totalité des sommes dues à la Ville. Dans 10 % des dossiers, Montréal conclut une entente de paiement avec le propriétaire. La métropole calcule ainsi avoir récupéré 879 000 $ de février à novembre dernier.

À noter, dans moins de 1 % des dossiers, le propriétaire ciblé par un sabot de Denver s'oppose devant les tribunaux à la saisie de son véhicule et obtient gain de cause.

Seule soumissionnaire, Remorquage Météor est la seule entreprise depuis 2011 à avoir décroché cet appel d'offres. L'absence d'intérêt d'autres entreprises à cet appel d'offres pourrait s'expliquer par le fait que Montréal exige que le lieu de remisage soit accessible en transports en commun.