Les grands argentiers à l’hôtel de ville de Montréal comptent effectuer une surveillance « serrée » des dépenses en raison de la dette qui dépasse les 6 milliards de dollars. Les fonctionnaires effectueront un suivi très étroit tous les trois mois, a-t-on assuré jeudi aux citoyens, lors d’une présentation publique des finances en commission municipale. Les coûts de chaque chantier seront suivis à la loupe.

Avec des projets d’infrastructures qui se multiplient, il faudra sept ans, soit jusqu’à la fin de 2026, pour que la dette « se stabilise », a indiqué Richard Deschamps, président de la Commission sur les finances et l’administration à la Ville de Montréal. À l’heure actuelle, la dette directe de la métropole s’élève à plus de 6 milliards, somme aussi élevée que celle des revenus, révèle le budget 2020, présenté lundi par l’administration Plante-Dorais.

Se montrant confiant, le président de la Commission, entouré des hauts fonctionnaires, a expliqué que la Ville de Montréal devait trouver de nouveaux revenus. Avec des projets d’immobilisations (PTI) de l’ordre de 2 milliards par année, il y a une nouvelle base financière à construire, a-t-on expliqué en commission municipale.

« Il faut poursuivre la stratégie des paiements comptants. Il faut aussi aller chercher les subventions qu’on attend dans les différents secteurs. À mesure qu’on va effectuer les paiements comptants, le recours à l’emprunt sera moins nécessaire. »

L’une des stratégies du service des finances pour alléger le poids de la dette passera par l’écofiscalité. La Ville de Montréal a déjà annoncé que les entreprises recevraient une « facture à blanc », l’an prochain, calculée selon le volume réel de leur consommation d’eau. Mais dès 2021, les entreprises devront passer à la caisse.

Sans entrer dans les détails, M. Deschamps a indiqué qu’il y aurait d’autres mesures dites d’écofiscalité dans les prochaines années.

Le poids du transports collectifs

Les transports collectifs continuent de peser lourd dans la balance budgétaire montréalaise, avec un programme d’investissements important déposé par la Société de transport de Montréal (STM) pour l’an prochain. Dans le budget 2020, une hausse de 69,2 millions est prévue pour les contributions aux transports en commun.

À ce sujet, la STM a déjà annoncé la semaine dernière vouloir investir 48,6 millions en 2020 pour augmenter de 2,6 % son service de métro par rapport à 2019. Avec le rythme des investissements, en ajoutant l’achat de nouveaux autobus hybrides, on constate que les investissements à la STM sont responsables de près du quart de la dette totale.