L’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie augmentera son couvert forestier de moitié d’ici 2025, notamment en créant des forêts urbaines, a appris La Presse.

Pour y parvenir, pas moins de 20 000 arbres seront plantés au cours des cinq prochaines années, annoncera ce vendredi l’arrondissement montréalais.

Cette mesure fera passer l’indice de canopée – la mesure qui exprime le pourcentage d’un territoire couvert par les branches des arbres – d’un peu moins de 20 % à 30 %, bien au-delà de l’objectif de 25 % de la Ville de Montréal.

« L’arrondissement se met vraiment en mode transition écologique », a déclaré à La Presse le maire de Rosemont–La Petite-Patrie, François William Croteau, joint en Espagne, où il a assisté à un congrès sur les villes intelligentes et reçu un prix pour l’inclusion au nom de la Ville de Montréal.

L’élu souligne que l’augmentation de la canopée aidera ainsi à contrer les îlots de chaleur, à améliorer la qualité de l’air et à absorber les eaux pluviales, alors que les changements climatiques entraînent une augmentation du nombre de jours de canicule et d’épisodes de pluies abondantes.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

François William Croteau, maire de Rosemont–La Petite-Patrie

« Ça va permettre au territoire d’être plus résilient, d’augmenter la qualité de vie des citoyens [et de diminuer] la pression sur nos infrastructures », dit M. Croteau.

L’arrondissement s’attend à ce que ces plantations et les aménagements qui les accompagneront, qui coûteront de 9 à 10 millions de dollars sur cinq ans, se traduisent en économies pour l’administration municipale et pour le système de santé.

Ces 20 000 nouveaux arbres aideront aussi la Ville de Montréal à atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en captant du gaz carbonique, ajoute-t-il.

Créer des « boisés »

Les nouveaux arbres seront notamment plantés le long des rues, dans des fosses plus grandes pour que les arbres soient en meilleure santé et croissent plus vite, mais les parcs et autres espaces verts seront aussi visés ; l’arrondissement prévoit en convertir 40 % en « forêts urbaines ».

Ces lieux, actuellement dépourvus d’aménagements, accueilleront donc un grand nombre d’arbres, mais aussi de plantes indigènes et de couvre-sol qui n’auront pas besoin d’être tondus.

« On va laisser la végétation prendre sa place et créer, en ville, sur une période de cinq à dix ans, carrément des boisés », explique le maire Croteau, ajoutant que cela pourrait se traduire par une baisse des coûts d’entretien de la végétation.

Ajouter 20 000 arbres se traduira par une augmentation considérable de la cadence de plantation dans Rosemont–La Petite-Patrie, qui en a planté 6650 au cours de la dernière décennie.

Les secteurs qui en recevront le plus sont ceux qui comptent le moins de végétation, comme le quartier Mile-Ex, le marché Jean-Talon, les environs du viaduc Rosemont ou encore l’Espace affaires Rosemont, où se trouvent les bureaux de l’arrondissement, qui affiche un taux de canopée « épouvantable » de 3 %, souligne le maire Croteau.