Les trois candidats à la mairie du Plateau Mont-Royal ont débattu de leurs plans pour venir en aide aux commerces de l’arrondissement, à l’heure du midi. L’événement a permis de mettre de l’avant plusieurs idées novatrices : régie des baux commerciaux, tarification des déchets au poids, création d’un registre des locaux vacants, et d’autres encore.

La question du taux d’inoccupation élevé n’a pas tardé à émerger. À 12,13% d’inoccupation, le problème est suffisamment sérieux pour que la ville mandate la Commission sur le développement économique de l’hôtel de ville de Montréal afin de tenir des consultations publiques sur la question. Celle-ci devrait se tenir en janvier 2020.

Les candidats n’ont cependant pas attendu le dépôt d’un rapport pour proposer des pistes de solutions. Luc Rabouin, de Projet Montréal, a notamment promis de «s’attaquer» aux spéculateurs financiers. «Est-ce que ça veut dire une régie? Je ne sais pas, mais on verra à la fin de la commission», a-t-il lancé.

M. Rabouin propose de créer un programme d’accès à la propriété pour les commerces indépendants, pour leur permettre d’éviter de faire affaire avec des propriétaires prédateurs. Dans la même veine, il a suggéré que les sociétés de développement pourraient se doter d’un bras immobilier, mais n’en a pas dit plus. Finalement, l’instauration de 1000 places de stationnements de vélo est une mesure qui favoriserait l’achat local chez les habitants du Plateau, selon M. Rabouin.

ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Marc-Antoine Desjardins

Tous se sont entendus pour dire que la charge fiscale des commerces était trop élevée. Jean-Pierre Szaraz, candidat d’Ensemble Montréal, baisserait les taxes. Il a aussi proposé la modulation des tarifs de parcomètres pour favoriser la venue de la clientèle se déplaçant en voiture. Sinon, il a défendu la création d’un registre de locaux vacants. Ces locaux seraient taxés de manière progressive, dès le deuxième mois d’inoccupation.

De la même façon, Marc-Antoine Desjardins de Vrai changement pour Montréal a quant à lui proposé une baisse des taxes pour les commerçants, tout en plaidant pour une augmentation chez les propriétaires qui laissent leurs locaux vacants. Il a aussi proposé un changement de réglementation qui faciliterait l’établissement de projets artistiques et sociaux temporaires dans les locaux inutilisés.

Le fonds de dynamisation commerciale du Plateau Mont-Royal, mis sur pied par Projet Montréal en 2012, a reçu le soutien des trois candidats. Ce fonds a permis l’injection d’environ 6 millions en date d’aujourd’hui et a contribué à l’essor de quantité de projets, tels le festival d’art public Mural ou l’illumination du boulevard Saint-Laurent.

Les trois candidats ont mis en valeur leur proximité avec le milieu entrepreneurial : Luc Rabouin a déjà travaillé pour PME Montréal et est né dans un foyer d’entrepreneurs ; Jean-Pierre Szaraz appartient à la famille qui détenait la boutique Chez Farfelu sur l’avenue du Mont-Royal ; et Marc-Antoine Desjardins opère son cabinet d’avocat sur Saint-Denis.

Dans l’audience se trouvaient plusieurs commerçants et représentants des différentes sociétés de développement commercial, qui ont pu s’adresser aux candidats directement.

Glenn Castanheira, consultant et ancien directeur de la société de développement du boulevard Saint-Laurent, s’est réjoui de la tenue d’un tel débat. «En tant que militant qui a travaillé pour la cause des commerces depuis longtemps, je considère que c’est un pas de géant [le débat d’aujourd’hui], a-t-il avancé. Ça ne s’est jamais fait un débat portant strictement sur l’enjeu des commerces.»