Des logements sociaux ou pas de tour : la Ville de Montréal hausse le ton avec le promoteurs de la sixième tour du projet immobilier du site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants. Ce soir, lors de la séance du conseil municipal, l’administration entend modifier un règlement pour « respecter les objectifs initiaux » ayant mené à donner le feu vert au projet.

« J’ai décidé de me tenir debout pour m’assurer que tous les Montréalais sont capables de se loger dans la ville de Montréal, a dit à La Presse la mairesse Valérie Plante. Je me tiens debout pour le logement social, et quand il y a un contrat social qui est établi, ce n’est pas optionnel de le respecter ou non. »

La sixième tour du complexe immobilier situé dans le quadrilatère du boulevard René-Lévesque, de l’avenue Atwater et des rues Tupper et du Sussex doit compter 20 étages.

Lors de la présentation du projet immobilier, 174 logements sociocommunautaires faisaient partie des plans. L’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) avait salué cette volonté dans son rapport du 31 mai 2017. « L’OCPM a fait une recommandation comme quoi s’il y avait du logement social, c’était une façon d’aller chercher une adhésion sociale, un contrat social », note la mairesse.

Or, le projet a changé au fil des mois.

« À ce jour, le promoteur du projet n’a pas donné suite aux requêtes de la Ville concernant l’intégration in situ du programme de logements sociaux convenus », selon un document du comité exécutif de la Ville.

Le promoteur silencieux

Le promoteur de la sixième tour, Philip Kerub, président de High-Rise Montreal, a décliné tout commentaire sur le sujet au cours du week-end.

Selon la Ville, des discussions avaient lieu pour tenter de convaincre l’entrepreneur d’intégrer des logements sociaux dans la tour, sans succès.

« On est dans une situation où, malgré notre bonne volonté de travailler avec le promoteur, M. Kerub, on en arrive à un moment où M. Kerub ne semble pas disposé, intéressé à honorer ce contrat social », a commenté Mme Plante.

La Ville entend donc mettre un frein à la construction de la tour, pour laquelle aucune demande de permis n’a été faite, note-t-elle dans son document. Tout au plus le promoteur pourra-t-il bâtir un édifice de trois à quatre étages, soit la hauteur du bâtiment voisin, s’il décide d’aller de l’avant, selon le changement au règlement qui doit être adopté.