Plus de 250 personnes s’étaient rassemblées, hier soir, au Centre intergénérationnel d’Outremont pour protester contre la nouvelle politique de stationnement du maire Philipe Tomlinson.

Terminé, le stationnement gratuit dans Outremont passé les deux premières heures, a annoncé le maire le 30 mai. Dorénavant, tous les automobilistes devront se procurer une vignette. Les changements seront implantés graduellement à partir d’août jusqu’en octobre.

Hier soir, la tension était palpable. Le maire a été interrompu plusieurs fois pendant qu’il essayait d’expliquer les changements qu’il propose pour calmer la grogne : un système en ligne pour acheter une vignette journalière gratuite (limite de 50 par année), une vignette pour les commerçants au même prix que celle des résidants, une tarification sociale pour les ménages à faible revenu…

Des citoyens ont exigé une consultation publique. Une demande officielle a d’ailleurs été déposée le 7 juin.

Lors de la période de questions, des citoyens ont critiqué l’empressement du maire. Il s’est défendu en affirmant que les problèmes de circulation, de sécurité, de pollution et de coûts l’obligeaient à aller de l’avant avec des mesures qui peuvent sembler impopulaires.

Des milliers d’étudiants

L’arrivée prochaine de 3000 étudiants sur le nouveau campus de l’Université de Montréal justifie l’implantation de sa nouvelle politique, a précisé le maire. À terme, cela signifie 10 000 personnes de plus dans l’arrondissement.

Les vignettes annuelles coûteront de 100 $ à 140 $ pour les résidants. Les visiteurs devront se procurer une vignette journalière (10 $) ou mensuelle (100 $) pour se stationner entre 8 h et 22 h. Les profits générés par la délivrance des vignettes iront à la transition écologique (verdissement, transports actifs et analyse des gaz à effet de serre sur le territoire).

Les citoyens ont dénoncé l’utilisation de l’argument écologique par le maire pour défendre son plan. Ils ont affirmé que le projet « se drapait du manteau écologique », alors que c’était plutôt une nouvelle façon de générer des profits.

Lionel Perez, chef de l’opposition officielle, présent sur les lieux, a demandé le retrait du plan de stationnement. « Il faut une étude et une consultation comme le demandent les citoyens », a-t-il affirmé.

Jean-Marc Corbeil, conseiller d’arrondissement, accompagnait M. Perez. Il a également dénoncé le projet. Le maire veut la « plateauisation » d’Outremont. « Ce n’est qu’un prétexte pour aller chercher plus d’argent. »