La date d’ouverture du nouveau pont Champlain, toujours promise pour le mois de juin, demeure un mystère.

De passage à Montréal, lundi, le ministre fédéral de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne, était toujours incapable de dire à quel moment le nouveau pont Samuel-de-Champlain accueillera ses premiers automobilistes, bien qu’il maintienne son échéancier. «Ça s’en vient dans les prochaines semaines; on avait dit la fin de juin 2019», a-t-il rappelé aux journalistes.

Il a cependant été incapable de donner l’assurance d’une ouverture complète avant la fin du mois et la possibilité d’une ouverture officielle, mais partielle, demeure fort plausible.

«Pour l’instant, je vais m’en tenir à ce qu’on s’était engagé, c’est-à-dire qu’il soit ouvert», a prudemment avancé M. Champagne, rappelant que la planification des travaux prévoit l’ouverture dans une direction et un accès complet avec l’ouverture dans l’autre direction deux semaines plus tard.

«L’ouverture du pont Samuel-de-Champlain a toujours été conçue en deux étapes, c’est-à-dire qu’il faut ouvrir le tronçon nord ou sud un avant l’autre parce qu’évidemment, de la façon dont le pont a été construit, il faut transférer certains équipements», a-t-il dit.

Le ministre Champagne a par ailleurs réitéré que le consortium Signature sur le Saint-Laurent (SSL) s’expose à de lourdes pénalités en raison du retard sur l’échéancier initial.

«Il y a des retards, donc il y aura des conséquences.»

Le contrat de 4,2 milliards octroyé par le ministre conservateur Denis Lebel prévoyait une livraison au mois de décembre 2018.

Les pénalités prévues au contrat ne sont pas banales: il y est question de 100 000 $ par jour de retard pour les sept premiers jours et de 400 000 $ par jour pour les suivants, avec un plafond de 150 millions.

Une ouverture en juin signifierait donc, selon certains analystes, une pénalité de 75 millions, mais il est acquis que l’entrepreneur invoquera une série de raisons pour justifier le retard — du moins en partie — et le ministre Champagne n’a pas voulu s’avancer sur les montants en jeu devant la possibilité de recours multiples devant les tribunaux.

«Ces discussions pourront peut-être éventuellement faire l’objet de contestations judiciaires. Ce n’est pas anormal dans des grands projets comme ceux-là. Au gouvernement fédéral, on veut être justes et équitables envers le consortium SSL, mais on va faire valoir évidemment nos droits et faire respecter les obligations du constructeur», a-t-il dit.