La ministre déléguée des Transports et responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, s’explique mal la réaction ulcérée de la mairesse de Montréal face à l’annonce des études préliminaires pour une phase deux du Réseau express métropolitain (REM). Il s’agit, selon elle, d’une bonne nouvelle notamment pour l’est de Montréal, qui ne justifie pas une telle « saute d’humeur ».

Selon la ministre Rouleau, les critiques de Valérie Plante et son exigence que les études sur le REM soient sous la responsabilité unique de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) sont injustifiées. « On répond à un besoin clair. Ce que je vois, c’est de l’immobilité dans la région métropolitaine à certaines heures. Il faut corriger cette situation-là. À partir du moment où on aura les données des études, on pourra les intégrer dans la planification de l’ARTM. C’est un élément supplémentaire pour améliorer la mobilité dans la région métropolitaine et sur l’île de Montréal. Vraiment, je ne comprends pas la saute d’humeur de la mairesse Plante », a indiqué la ministre Rouleau jointe au téléphone.

En conférence de presse ce matin, Valérie Plante a demandé- « je dirais même que j’exige », a-t-elle ajouté – que tout soit entre les mains de l’ARTM, un organisme qui a toute la légitimité pour agir. L’ARTM a été mise en place pour faire la planification du transport collectif « dans une perspective de développement durable et de cohésion régionale », comme l’indique le site de l’organisme.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

La mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Aux yeux de la mairesse, le gouvernement du Québec doit viser des solutions « à long terme », qui suivent « les processus » et qui respectent « la gouvernance mise en place ». Et de façon spécifique au dossier du REM, il doit considérer les impacts qu’un prolongement pourrait avoir sur « le cœur du réseau de transport », c’est-à-dire le métro.

« Ça ne contourne rien, tranche Chantal Rouleau. On a demandé à des spécialistes des transports qui ont une expertise de faire une analyse. […] On n’est pas obligé de travailler avec un seul organisme ».

Tôt ce matin, le gouvernement du Québec a annoncé que la filiale de la Caisse de dépôt et placement, CDPQ Infra, a reçu le mandat de faire des études préliminaires pour le prolongement du REM « vers le nord, pour desservir le centre de Laval, et vers le sud pour atteindre les secteurs de Chambly et de Saint-Jean-sur-Richelieu ». À cela s’ajoute un nouveau système de transport collectif pour relier l’est de Montréal et le secteur du cégep Marie-Victorin au centre-ville.

La mairesse de Montréal a dit voir dans cette façon de faire quelque chose d’« inquiétant ». Elle a d’ailleurs souligné que cela illustre une certaine méconnaissance des problèmes liés à la ligne orange qui est déjà saturée. La situation pourrait d’ailleurs s’accentuer avec les travaux du REM. « Je n’ai pas encore eu la visite du ministre Bonnardel dans le métro mais je pense qu’on ne comprend pas la réalité de la congestion sur la ligne orange. On n’est pas connecté sur cette réalité-là », a affirmé Mme Plante.

La ministre Chantal Rouleau a rejeté ce commentaire, soulignant que son gouvernement comprend bien la réalité montréalaise, et agi pour améliorer la situation du transport.

Contrairement à la mairesse de Montréal, la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, le maire de Laval, Marc Demers et ses homologues des Basses-Laurentides, ont tous applaudi à l’annonce des études pour prolonger le REM.