Hausses salariales, ajout de nouvelles primes: Montréal versera au cours des quatre prochaines années près de 5 millions de plus aux hauts dirigeants du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). La métropole abolit toutefois leurs bonis à la performance.

L'administration Plante a récemment entériné les nouvelles conditions de travail des officiers de direction du SPVM. Celles-ci prévoient des hausses salariales de 1,75% en 2018, puis de 1,5% par an jusqu'en 2021. Ces augmentations auront un faible impact sur le budget, soit 48 000 $ par an, Montréal ayant déjà prévu à son budget la majeure partie de cette augmentation.

La facture sera toutefois plus importante, puisque leurs nouvelles conditions prévoient l'ajout de nouvelles primes et la majoration de certains bonis. Mis bout à bout, ces changements représenteront une hausse moyenne de 1,25 million par an de la rémunération des 192 cadres du SPVM, soit une augmentation de 4,7%.

Montréal a en effet décidé de rétablir la prime de métropole qui avait été abolie depuis 2015 pour les officiers, bien qu'elle ait été maintenue pour les policiers.

Les nouvelles conditions de travail prévoient ainsi que les hauts dirigeants du SPVM toucheront 4,25% de plus que leur rémunération de base en 2015, montant qui augmentera graduellement pour s'élever à 7,5% en 2021. À terme, celle-ci représentera ainsi une dépense de 675 000 $ par an.

La Ville de Montréal crée également une nouvelle prime «niveau de service». Versée rétroactivement à partir de 2017, celle-ci passera de 1% à 5% en 2020. Cette prime payée sous forme forfaitaire coûtera à terme 739 000 $ par an à la Ville.

En plus de ces deux primes, Montréal a décidé de majorer le boni d'ancienneté auquel ont déjà droit les officiers. De 3,67% actuellement, celui-ci atteindra 4% à partir de 2019, mesure qui coûtera 63 000 $ par an.

Quelques économies

Certains changements aux conditions de travail permettront toutefois à la Ville de générer certaines économies. L'administration Plante a ainsi décidé d'abolir unilatéralement les bonis à la performance mis en place sous Denis Coderre. Ces bonis représentaient 3,5% de la masse salariale. Leur disparition permettra ainsi d'économiser 467 000 $ par an.

Projet Montréal avait durement critiqué ces bonis à l'époque où il siégeait dans l'opposition, les surnommant «bonis-Denis», alors qu'une portion était liée au nombre de contraventions données par les policiers. L'administration Plante avait retiré les contraventions du calcul à son arrivée au pouvoir, mais on a finalement décidé de carrément faire disparaître ces bonis.

Autre changement, Montréal a décidé que les journées de maladie inutilisées seront payées à 30 % en fin d'année. La métropole prévoit qu'elle économisera 208 000 $ en 2021 grâce à cette mesure.

Parmi les autres modifications, le SPVM abolira le grade d'assistant-directeur. Aucune économie n'est toutefois associée à l'abolition de cet échelon.