Montréal suivra à la trace les coyotes se trouvant sur l'île afin de découvrir pourquoi ils s'en prennent aux humains. La métropole mènera également une campagne pour effrayer les bêtes s'étant habituées à la présence humaine et euthanasiera celles qui continuent à s'approcher dangereusement des gens.

L'administration Plante a présenté cet après-midi un plan de gestion du coyote, une recrudescence des attaques ayant été observée depuis 2017 dans le nord de l'île. La métropole compte ainsi essayer de mieux comprendre ce qui pousse ce prédateur normalement craintif à s'en prendre aux humains.

Pour y arriver, Montréal mènera un projet de télémétrie avec le ministère de la Faune. Certains coyotes seront munis de colliers GPS afin de suivre leurs déplacements. « Les données recueillies fourniront aussi des renseignements utiles sur les causes probables de l'habituation, la perte de la crainte envers les humains », prévoit le plan. Ces colliers seront en place deux ans.

Montréal compte aussi trouver une façon d'estimer la population de coyotes sur l'île. On ignore combien de bêtes se trouvent sur l'île, mais leur présence a été rapportée dans tous les arrondissements.

Une « campagne d'effarouchement » sera aussi menée afin de tenter de réapprendre aux bêtes à craindre l'humain. En cas d'échec de la campagne, les bêtes qui continuent à dangereusement s'approcher des gens seront « retirées », c'est-à-dire capturées et euthanasiées. Il a en effet été déterminé que relocaliser les coyotes était inefficace. Pour éviter que la bête ne revienne, il faut la déplacer de plus de 64 km. Mais sans repère, celle-ci risque fortement de mourir.

La métropole soupçonnant que les coyotes ont été alimentés par des gens, on prévoit renforcer l'application de son règlement sur l'encadrement des animaux domestiques. Contrairement à ce que laisse entendre son nom, celui-ci couvre aussi les interactions avec les animaux sauvages. Il interdit de

nourrir un animal sauvage, sous peine d'une amende de 1 000 $.

La Ville souligne que les cas de morsures sur l'homme sont rares. Encore plus les attaques mortelles. Une étude menée en 2010 a établi que depuis 1995, seulement 2,7 personnes par an ont été mordues au Canada. En comparaison, 460 000 personnes ont subi une morsure de chien.

Depuis 1977, on recense seulement deux attaques mortelles contre l'humain en Amérique du Nord. Une fillette de 3 ans avait été tuée en 1981 en Californie en sortant de chez elle sans supervision. En 2011, une femme en Nouvelle-Écosse avait été attaquée mortellement par un groupe de coyotes lors d'une balade en forêt.