L'administration Plante entend éliminer l'ensemble du stationnement sur rue le long de Sainte-Catherine Ouest, entre De Bleury et Atwater, soit plus de trois fois plus que ce qui avait été annoncé le printemps dernier.

En effet, il était déjà prévu que 144 espaces de stationnement sur rue soient rayés du paysage dans le cadre de la phase 1 du projet de réaménagement de la rue Sainte-Catherine Ouest. L'administration souhaite maintenant étendre cette vision d'une rue commerciale favorisant les piétons dans la phase 2, en faisant disparaître complètement la possibilité de garer un véhicule. Selon l'opposition officielle à l'hôtel de ville, il s'agit d'un total de 484 espaces de stationnement.

Des quatre voies actuelles de Sainte-Catherine (deux de stationnement et deux de circulation), il n'en restera qu'une seule, élargie, qui sera partagée avec les cyclistes et où il sera impossible de se garer.

Les intentions de la mairesse Valérie Plante sont mentionnées dans un document déposé hier soir au conseil municipal. Les élus ont accordé un contrat à la firme de génie CIMA+ ainsi qu'au cabinet d'architectes Provencher, Roy et Associés pour la réalisation d'études de faisabilité et d'un avant-projet préliminaire pour la phase 2 de la modernisation de la rue Sainte-Catherine, en s'appuyant sur ce document.

On peut y lire que « la Ville a opté pour une configuration à une voie de circulation de 6,2 m et l'élimination du stationnement sur rue. Ce scénario d'aménagement a été développé avec l'idée de l'étendre à la phase 2 du projet ».

Ainsi, CIMA+ et les architectes de Provencher, Roy et Associés devront « valider la faisabilité du scénario proposé, analyser les impacts de la poursuite de ce scénario géométrique et proposer les adaptations nécessaires ». Ils auront à faire trois analyses, dont une de circulation. Le concept final est attendu l'été prochain.

UN CHOIX « DOGMATIQUE », SELON L'OPPOSITION

Le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville, le conseiller municipal d'Ensemble Montréal Lionel Perez, a exprimé sa déception que l'administration « nie son engagement » de tenir une consultation publique sur la phase 2 du projet Sainte-Catherine et ne cherche pas ainsi à s'assurer de l'acceptabilité sociale d'une telle décision auprès des commerçants. Le responsable politique du dossier au sein du comité exécutif, Sylvain Ouellet, a complètement éludé la question de M. Perez.

En marge des travaux du conseil municipal, Lionel Perez a qualifié le choix de l'administration de « dogmatique », soulignant qu'« on peut être vert et chercher des solutions » mieux adaptées. « On veut tous plus de flexibilité et qu'il y ait plus de monde qui prend le transport en commun, mais il faut aussi voir la réalité. Si on est moins attrayant d'un point de vue commercial, les gens ne vont pas venir », a soutenu M. Perez.

Lors de la présentation du projet hérité de la précédente administration, mais revu et corrigé, Montréal avait estimé que l'élimination du stationnement sur rue pour la phase 1 aurait peu d'impact. La Ville a recensé plus de 12 000 places de stationnement aux environs de Sainte-Catherine vers lesquelles elle prévoit diriger les automobilistes.