Le maire de la municipalité de Mont-Royal, Philippe Roy, réfute les affirmations de la Caisse de dépôt et placement du Québec voulant que la mise en tranchée de la voie ferrée du Réseau express métropolitain (REM), dans sa municipalité, retarde le projet d'un an, en plus de coûter 300 millions de dollars.

En entrevue à La Presse, mercredi, le maire a invité le Bureau de projet du REM à venir s'asseoir avec la municipalité afin de trouver des solutions au recouvrement des voies ferrées, sans lequel ce projet de train de 6,3 milliards n'aura pas l'acceptabilité sociale des riverains.

La semaine dernière, le conseil municipal de Mont-Royal, qui est toujours en faveur du projet du REM, a adopté à l'unanimité une résolution demandant à la Caisse de dépôt de modifier substantiellement son projet pour le rendre acceptable aux yeux des résidants de cette municipalité cossue de plus de 21 000 personnes.

Dans un communiqué publié mercredi, le Bureau de projet du REM affirme avoir réalisé une « analyse préliminaire de la demande de recouvrement de la voie ferrée », telle que formulée par la municipalité.

« Ce changement majeur au projet de référence est évalué à au moins 300 millions, dit le communiqué, et [ajouterait] un délai additionnel à l'échéancier actuel d'au moins un an. Ce changement entraînerait l'excavation de 2 km de voie ferrée, soit près 90 000 m3 de sol et 94 000 m3de roc. »

550 TRAINS PAR JOUR

Ce refus de la Caisse, première réponse officielle à la résolution adoptée une semaine plus tôt par le conseil municipal, agace visiblement le maire Philippe Roy.

« On peut le faire pour bien moins que 300 millions, dit-il. Sur le 1,8 km de voies ferrées dans le territoire de la municipalité, il y en a environ 500 m qui n'est pas déjà en tranchée. Pour aménager le REM, ils vont fermer complètement la ligne de train actuelle durant deux ans. Qu'on n'essaie pas de nous faire accroire que ça prendrait deux ans pour excaver et mettre en place les fondations nécessaires pour recouvrir la tranchée. »

Dans son communiqué, le bureau de projet du REM rappelle que la municipalité avait soumis un mémoire très favorable au projet lors des consultations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, et que de nombreuses activités de communications ont été réalisées sur le projet, avant que le conseil municipal revendique, tardivement, qu'on couvre les voies ferrées.

« Ce qui a changé dans notre approche du REM, dit M. Roy, c'est le chiffre "550". C'est le nombre de trains qui vont traverser notre territoire chaque jour, comparé aux 62 trains de banlieue actuels. On le demandait depuis longtemps, ce chiffre-là, mais on l'a eu seulement l'été dernier. Ça a causé tout un émoi dans la population. »

« Ce que fait la Caisse, c'est une bonne campagne de communication, déplore-t-il. On nous informe, mais de là à dire qu'on consulte... Le projet nous a été imposé, personne ne l'a demandé, et on n'a jamais senti, à [la] Ville [de] Mont-Royal, qu'on avait été consultés à savoir si on acceptait d'avoir 550 trains par jour qui passent devant chez nous. »