Montréal a tellement augmenté la cadence dans la réfection de ses égouts et conduites d'eau que la Ville devra emprunter 100 millions de plus que prévu afin de financer ces travaux.

L'administration Plante doit autoriser aujourd'hui un règlement d'emprunt de 286 millions afin de couvrir la facture des chantiers à réaliser pour retaper le réseau d'eau vieillissant de la métropole. Cette somme est nettement plus importante que prévu, Montréal ayant récemment constaté avoir pratiquement épuisé tous ses fonds pour ce type de travaux.

L'année 2018 a en effet marqué une « augmentation significative des octrois de contrats », les chantiers pour refaire une jeunesse au réseau d'eau s'étant multipliés. « Dans les programmes, le taux de réalisation des travaux frôle désormais les 90 %, ce qui était du jamais-vu à la Ville de Montréal », note Sylvain Ouellet, élu responsable des infrastructures de l'eau au sein de l'administration Plante.

Depuis 2016, Montréal met les bouchées doubles pour retaper ses infrastructures, la métropole ayant décidé d'éliminer son déficit d'entretien d'ici 2026. Les besoins sont importants dans le réseau d'eau, alors que les fuites se multiplient. La métropole évalue que 8 % de ses conduites d'eau subissent des ruptures nettement plus fréquemment que souhaité, tandis que 12 % de ses égouts présentent des problèmes structurels importants.

Un vaste réseau

Pour améliorer son réseau d'eau, Montréal a prévu de doubler, de 2015 à 2020, ses investissements dans le programme d'entretien des conduites secondaires. Il s'agit, de loin, du plus important programme d'entretien du Service de l'eau. Contrairement à ce que leur nom indique, ces conduites sont très répandues dans le sol de Montréal. Bout à bout, les conduites d'eau couvrent 3600 km, tandis que les égouts s'étendent sur 4300 km.

En novembre 2017, Montréal avait emprunté 386 millions afin de financer l'ensemble des chantiers à réaliser en 2018 et en 2019. Mais voilà, à quelques mois de la fin de 2018, les fonds pour la prochaine année sont déjà pratiquement épuisés.

L'administration Plante a donc décidé de devancer l'emprunt que la Ville comptait faire pour les travaux de 2020 et de gonfler celui-ci afin d'éviter d'avoir à ralentir la cadence. Ainsi, plutôt que d'emprunter 186 millions, c'est 286 millions que Montréal ira chercher sur les marchés. Comme à l'habitude, cet emprunt sera financé sur 20 ans, ces infrastructures ayant une durée de vie de plusieurs décennies.

L'administration Plante doit présenter son nouveau programme triennal d'immobilisations en novembre, en même temps que le prochain budget. C'est à ce moment qu'on connaîtra l'ampleur des investissements que Montréal compte faire d'ici 2021.