Un groupe de citoyens de l'arrondissement d'Outremont se mobilise pour éviter que le parc canin près de l'avenue Rockland soit relocalisé ou amputé en raison du développement du vaste projet de « campus urbain » de l'Université de Montréal.

L'Association du parc canin d'Outremont (APCO) est préoccupée par les visées de la Ville de Montréal et de l'Université de Montréal en ce qui concerne l'aménagement du projet de campus, appelé MIL. On prévoit d'implanter sur le site de l'ancienne gare de triage des pavillons universitaires, un centre d'innovation, un secteur résidentiel et des parcs.

Le hic, c'est qu'il est prévu que « l'axe central », qui traversera les installations à terme, doit être aménagé en plein coeur du terrain où se trouve actuellement le parc canin. « Ce qui nous préoccupe, c'est que nous allons perdre nos acquis à long terme », a déploré, en entrevue avec La Presse, la présidente par intérim de l'APCO, Aurélie Cosandey-Godin.

Cet « axe » doit relier l'avenue du Parc au chemin Rockland. La fin du mégaprojet est prévue pour 2030, mais déjà, les travaux se font sentir à proximité du parc canin. « C'est un chantier massif. Il est maintenant à la limite du parc », s'inquiète Mme Cosandey-Godin. L'APCO était réunie hier en assemblée dans le but de renforcer sa mobilisation.

FRUIT D'UN EFFORT CITOYEN

« Le parc existe depuis 20 ans et c'était vraiment un effort citoyen au départ, insiste la présidente par intérim. Depuis les dernières années, ç'a été aussi un effort constant de bénévoles pour améliorer le parc. » Le parc canin d'Outremont est « unique », selon l'APCO, notamment en raison de sa grande superficie et de sa végétation mature.

Sur les plans de développement du campus, des espaces pouvant accueillir des parcs ont déjà été ciblés, dont un tout juste au nord du parc canin actuel, près du chemin Bates. C'est à cet endroit que le parc canin pourrait être déplacé, a appris l'APCO. « Le parc serait relocalisé et deviendrait multifonctionnel », soutient Mme Cosandey-Godin.

« Ce qui nous fait peur, c'est de nous retrouver avec un parc canin semblable à ceux d'autres arrondissements. C'est-à-dire un petit carré, qui a du gravier et qui n'a pas d'aménagement naturel. »

« Notre parc, c'est aussi un parc multifonctionnel et familial, qui accueille des résidants d'autres arrondissements aussi. Il est essentiel. »

- Aurélie Cosandey-Godin, présidente par intérim de l'APCO

Le maire de l'arrondissement, Philipe Tomlinson, affirmait en février dernier qu'il voulait évaluer l'option de greffer le parc canin à ce nouvel espace vert, plus au nord. « Est-ce l'endroit idéal ? Peut-être que oui, peut-être que non. Ce sera aux usagers et aux propriétaires de chiens de l'association de nous l'indiquer », avait-il confié à L'Express d'Outremont, promettant de maintenir un espace destiné aux chiens.

Le député sortant de Mont-Royal et candidat libéral dans Mont-Royal-Outremont, Pierre Arcand, était présent lors de l'assemblée hier pour donner son appui à l'APCO, bien qu'il s'agisse d'un « dossier municipal ». « Je fais du porte-à-porte ces jours-ci évidemment et je peux vous dire que le sujet est revenu à plusieurs reprises. [...] Un parc à chiens d'une taille acceptable est absolument nécessaire », a-t-il dit.

Lors de l'assemblée qui a réuni une trentaine de citoyens, les membres de l'APCO ont aussi voté pour le retour d'une cotisation volontaire afin d'accroître leur visibilité et pour que « l'association soit forte ».