Obtenir une promotion et accéder à l'état-major intéresse si peu de policiers à Laval que le Service de police est obligé de procéder à un affichage externe.

Dans une note transmise aux troupes jeudi dernier et que La Presse a obtenue, le directeur du Service de police de Laval (SPL), Pierre Brochet, annonce qu'il doit procéder à l'affichage externe de trois postes d'inspecteur. Cette « nouvelle démarche » s'explique par le contexte actuel, « où cinq officiers-cadres sont actuellement en congé de maladie ». « Nous souhaitons assurer une stabilité auprès du personnel à la suite de plusieurs mouvements depuis un an », écrit M. Brochet.

Selon les informations recueillies, il y aurait au moins un autre cadre en arrêt de travail. La plupart des cadres sont en congé pour épuisement professionnel. De plus, un cadre récemment nommé a renoncé à sa promotion après seulement quelques semaines.

La surcharge de travail, l'exigence de la disponibilité en tout temps, le changement d'affectation au gré de la direction, mais également les changements récents au régime de retraite, sont autant de facteurs pour expliquer la situation, selon des policiers.

À LA RECHERCHE DE LA RELÈVE

La relève n'est pas au rendez-vous comme le souhaiterait le Service de police. L'automne dernier, seulement neuf personnes ont montré qu'elles souhaitaient grimper dans la hiérarchie, ce qui implique de déposer un plan personnel de développement académique et d'acquisition d'expériences diverses. L'automne prochain, « un nouveau processus d'inspecteur débutera afin de poursuivre [les] efforts d'identification de la relève et de l'accompagner dans son développement », indique M. Brochet.

« Le Service a comme orientation de faire grandir ses policiers dans l'organisation pour offrir de belles opportunités de carrière et accéder à un poste de l'état-major. Nous avons cette culture et comptons la conserver », rappelle-t-il.

Quoi qu'il en soit, trois postes d'inspecteur sont ouverts à l'externe. Dans les rangs policiers, on s'attend à des candidatures provenant du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ou au retour de jeunes retraités.

Il s'agit d'un mandat de trois ans, renouvelable, écrit Pierre Brochet. Ce ne sont toutefois pas des postes permanents, car les officiers-cadres en congé de maladie retrouveront leur poste à leur retour. « Les personnes embauchées nous soutiendront à l'intervention de quartier (genarmerie), au crime organisé (enquêtes) et au CAU-911 (gendarmerie) », indique le directeur de police.

Il précise également que « la recherche de candidats expérimentés et comptant plusieurs années en gestion de personnel a débuté cette semaine ».

Malgré plusieurs tentatives depuis jeudi dernier, le Service de police de Laval n'a pas répondu aux appels de La Presse.