Un chauffeur d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM) devra s'expliquer auprès de ses patrons pour avoir frôlé un cycliste, il y a deux jours sur la rue Sherbrooke, et pour les propos qu'il a tenus quand le cycliste l'a interpellé pour dénoncer son comportement dangereux.

L'épisode a été filmé par une caméra fixée au casque du cycliste, qui a ensuite porté plainte à l'employeur du conducteur, en plus de diffuser la vidéo sur le site YouTube.

On voit d'abord le cycliste qui roule à droite de la rue, le long d'une rangée de voitures stationnées, puis l'autobus qui le dépasse, en passant très près, sans respecter la distance d'un mètre qu'un véhicule est censé conserver avec un vélo en mouvement.

Quand le cycliste, profitant d'un arrêt à un feu rouge, lui dit qu'il est passé trop près de lui, le chauffeur répond que ceux qui circulent à vélo n'ont qu'à prendre la piste cyclable, sur une autre rue.

«Non mais regarde, il y a une piste cyclable en bas. Ils ont ''scrappé'' la rue Maisonneuve pour vous autres, esprit pis vous êtes à peu près 28 à passer tous les matins icitte», lance l'employé de la STM, furieux. «Là, tasse "toé"», dit-il, alors que son feu tourne au vert et qu'il redémarre.

«On a le droit de passer ici. Toi ta job c'est de protéger les plus vulnérables ok? Je ne conduis pas comme un malade», répond le cycliste.

«Les propos du chauffeur ne correspondent pas à la vision de la STM pour ce qui est du partage de la route», a souligné un porte-parole de la société de transport, Philippe Déry, au sujet de la vidéo.

«Cet employé sera rencontré, notamment pour obtenir sa version des faits, et nous prendrons les mesures appropriées en lien avec cet incident. Nous prenons le tout au sérieux, puisque la sécurité et le respect de tous les usagers de la route sont des principes à la base du travail de nos chauffeurs, même si la cohabitation bus-cyclistes-piétons-automobilistes-chantiers peut parfois s'avérer complexe.»

La STM ne recommande pas de confronter le chauffeur, quand de telles situations se produisent, ajoute le porte-parole. Il faut plutôt noter les informations (numéro du bus, ligne, heure, localisation, etc.) et les transmettre à la société de transport.

«Chaque plainte, chaque commentaire sont traités et nous n'avons pas besoin d'une vidéo virale pour prendre action dans de tels cas», ajoute M. Déry.