Le ministère des Affaires municipales rappelle à l'ordre les villes de Saint-Bruno-de-Montarville, Brossard et Saint-Lambert pour leur implication dans la campagne « On paie trop pour Longueuil ».

Dans une lettre envoyée à chacune des municipalités et diffusée sur son site, le Ministère souligne que l'opération contre l'agglomération de Longueuil a été menée par les maires « sans que les conseils municipaux les autorisent à conclure une entente ou se prononcent sur les modalités d'une telle entente ». « Sauf exception, seul un conseil municipal peut lier une municipalité à une autre », écrit le commissaire Richard Villeneuve aux trois directeurs généraux des villes concernées.

Le Ministère ne commente toutefois pas le bien-fondé politique de la démarche lancée par le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, le maire de Brossard, Paul Leduc, et celui de Saint-Lambert, Alain Dépatie. En 2016, les trois hommes avaient lancé une opération de mobilisation et de publicité remettant en question la structure de financement de l'agglomération ainsi que ses règles de gouvernance. Ils souhaitaient ainsi interpeller le gouvernement.

MANDAT DE GRÉ À GRÉ

Or, MM. Murray, Leduc et Dépatie ont mené la charge sans soumettre leur projet aux conseillers municipaux de leur ville respective et sans respecter les règles d'octroi de contrats, explique le Ministère. Ils ont donné un mandat de gré à gré à la firme Pierre Langlois, consultant en affaires publiques, pour les aider dans leur démarche.

« Certes, la dépense que chaque ville devait assumer, en fonction de la répartition des coûts convenue entre lesdites villes, était inférieure à 25 000 $. Toutefois, la dépense totale pour les services de la firme de consultant s'est élevée à 39 096,77 $ », peut-on lire.

« Ce contrat aurait donc dû être adjugé à la suite d'un appel d'offres par voie d'invitation écrite auprès d'au moins deux fournisseurs. »

- Le ministère des Affaires municipales

Depuis, les règles d'attribution de contrats ont été modifiées : le plafond permettant les contrats de gré à gré a été haussé à 100 000 $. « Le Ministère n'entend donc pas commenter davantage la présente situation », indique-t-on.

NOUVEAU PAYSAGE

Par ailleurs, les élections municipales de novembre dernier ont modifié le paysage politique. Seul le maire de Saint-Bruno est toujours en poste. À Brossard et Saint-Lambert, Doreen Assaad et Pierre Brodeur ont décidé de mettre un terme à cette campagne et de miser sur un climat plus harmonieux. « On privilégie une approche plus diplomatique. On peut faire les choses autrement et travailler en personnes responsables », croit M. Brodeur.

Selon ce dernier, ce changement de ton ne modifie toutefois en rien la nécessité de revoir les règles du jeu au sein de l'agglomération de Longueuil. « Le statu quo n'est pas acceptable », a précisé le maire de Saint-Lambert.

Dans sa lettre, le Ministère invite les trois municipalités à procéder « par résolution de leur conseil municipal respectif » dans l'éventualité où elles souhaiteraient relancer la campagne « On paie trop pour Longueuil ».

L'examen du Ministère fait suite à une plainte.