La manifestation que le groupe La Meute prévoit effectuer demain devant deux mosquées de Côte-des-Neiges est «très préoccupante», estime le conseiller du secteur Lionel Perez, qui souligne que le reportage de TVA qui a mis le feu aux poudres est «potentiellement erroné». Celui-ci estime que cette controverse devrait servir de rappel à la prudence pour les médias et les élus.

«C'est très préoccupant que, à cause d'une information potentiellement erronée, on vienne manifester pour quelque chose qui n'est peut-être pas [arrivé]», s'est désolé Lionel Perez, conseiller municipal du district Darlington et chef de l'opposition à l'hôtel de ville.

Mardi, le réseau TVA diffusait un reportage affirmant que les dirigeants de deux mosquées de l'avenue de Courtrai avaient exigé de déplacer les femmes travaillant sur un chantier voisin durant la prière du vendredi. Lionel Perez dit avoir été choqué en entendant le reportage mardi soir. Il a aussitôt pris le téléphone pour appeler les dirigeants, qu'il dit bien connaître depuis huit ans. Ceux-ci l'ont assuré n'avoir jamais fait une telle demande. Il dit avoir eu le même son de cloche en appelant à la Commission des services électriques de Montréal (CSEM), qui gère le chantier.

La CSEM et les deux mosquées lui ont indiqué que la seule demande effectuée visait à réduire le bruit des travaux pendant l'heure de la prière. «Je pense que c'est une demande tout à fait raisonnable quand on utilise leur terrain privé», a indiqué Lionel Perez.

L'élu, qui avait un rendez-vous de prévu ce vendredi à l'une des deux mosquées, entend maintenir sa présence, malgré la manifestation prévue par La Meute.

Lionel Perez estime que la controverse devrait servir d'appel à la prudence sur la question des accommodements religieux. «Ça devrait nous rappeler à quel point c'est un enjeu sensible. Et quand c'est un enjeu aussi sensible, on a tous collectivement une obligation de faire très attention de la façon dont on relate l'information, qu'on doit s'assurer d'avoir une vision complète» [...] En tant qu'élus, médias et administration, on a une obligation de faire attention de relater la bonne information.»