Des galeries souterraines qui s'étirent sur 200 mètres. Des stalactites, des plans d'eau cristalline, de spectaculaires coulées de calcite. L'une des découvertes les plus importantes de l'histoire de la spéléologie québécoise a été annoncée aujourd'hui. Et, fait inusité, elle se trouve directement sous la ville de Montréal.

Les spéléologues Daniel Caron et Luc Le Blanc ont découvert que ce qu'on connaissait de la modeste caverne de Saint-Léonard, qui attire les visiteurs depuis des décennies dans l'arrondissement du même nom, n'était en fait qu'un hors-d'oeuvre. En creusant à peine un mètre dans le calcaire du fond de la caverne, les deux hommes ont mis à jour de nouvelles salles bien plus grandes et impressionnantes. Celles-ci s'étendent sous le parc Pie-XII et même sous les maisons et les rues avoisinantes. 

« Extraordinaire, fabuleux, sidérant : je me méfie habituellement des adjectifs trop forts, mais, dans ce cas-ci, ils sont appropriés ! », s'exclame François Gélinas, directeur général de la Société québécoise de spéléologie. Selon lui, il s'agit de la découverte la plus marquante dans le domaine au Québec depuis celle de la grotte de Boischatel, dans la région de Québec, en 1979. 

Daniel Caron et Luc Le Blanc, deux passionnés de spéléologie, avaient l'air de gamins particulièrement fiers de leur coup en dévoilant leur découverte. 

« On fait de la spéléologie exactement pour ça : trouver de nouveaux lieux inexplorés, lance Luc Le Blanc. Si on avait annoncé ça le premier avril, personne ne nous aurait crus. »  

Les deux hommes ont exploré la caverne d'abord à la nage, puis en canot pneumatique. 

« Trouver un endroit où personne n'est jamais allé, aujourd'hui, c'est pratiquement impossible. Il n'y a plus que la spéléologie qui permet ça, dit Daniel Caron. Je peux vous dire que c'est assez inusité de se promener en canot pneumatique sous Saint-Léonard ! »

La plupart des grottes sont creusées par de l'eau qui dissout le roc, mais la caverne de Saint-Léonard est d'un tout autre type. C'est le poids des glaciers, il y a plus de 15 000 ans, qui a provoqué une fracture du roc. 

« Les résultats de ces explorations sont tout à fait extraordinaires. Ces galeries dévoilent une nouvelle richesse de notre patrimoine naturel qui ajoute une valeur à la caverne déjà connue du public », a dit Michel Bissonnet, maire de l'arrondissement de Saint-Léonard. 

Les élus ont affirmé qu'ils comprenaient que la découverte puisse susciter l'intérêt des citoyens. Une séance d'information sera tenue bientôt, et on réfléchit à la meilleure façon de l'ouvrir au public sans mettre en péril des structures comme les stalactites qui ont mis des millénaires à se former.