Valérie Plante a donné raison aux derniers sondages qui prédisaient une remontée spectaculaire dans la course à la mairie de Montréal.

Ces sondages faisaient état d'une lancée en faveur de la candidate de Projet Montréal. Un sondage réalisé par Léger pour Projet Montréal près de deux semaines avant le scrutin plaçait Mme Plante à égalité avec Denis Coderre. Un dernier coup de sonde réalisé par CROP pour le compte de Radio-Canada lui accordait deux points d'avance.

Selon Sébastien Dallaire, vice-président aux affaires publiques à la firme de sondage Ipsos, le résultat d'hier soir confirme simplement la dynamique qui s'établissait en faveur de Mme Plante. « Dans les courses à la mairie, le maire ou la mairesse sortant tend toujours à avoir un avantage qui est dû à la notoriété. Ça prend un certain temps avant que la vraie dynamique s'impose », a affirmé M. Dallaire au cours d'une entrevue avec La Presse après la consécration de Valérie Plante. 

« Ce qu'on a vu dans la campagne, c'est qu'il y a eu un changement de momentum. C'est vraiment l'équipe de Valérie Plante qui l'avait. »

La victoire de Mme Plante semble ne pas avoir surpris Bryan Breguet, auteur du blogue Too Close to Call et spécialiste en prévisions électorales. « La tendance était lourdement en faveur de Valérie Plante depuis quelques semaines, a dit M. Breguet. La grosse surprise, c'est de voir cette nette victoire alors que le taux de participation était plutôt stable. J'ai l'impression que les jeunes de 18-34 ans sont sortis voter beaucoup plus cette fois. »

Si le dernier sondage de CROP donnait seulement deux points d'avance à Mme Plante, les experts consultés par La Presse estiment unanimement que les sondeurs ont vu juste, en tenant compte de la distribution des indécis. Le sondage de CROP indiquait que 17 % des électeurs montréalais n'avaient pas encore choisi pour qui voter au poste de maire de Montréal.

Les sondages «les plus difficiles»

« Il y a une semaine, si on appliquait la marge d'erreur au sondage de CROP, on aurait pu avoir une avance de Valérie Plante de quatre à six points », a dit Bryan Breguet. Ce dernier a attribué cette efficacité au fait que les derniers sondages ont été réalisés près de deux semaines seulement avant la date des élections municipales, ainsi qu'à la grandeur de l'échantillon utilisé ; 1094 personnes ont été interrogées par la firme CROP.

Par ailleurs, M. Breguet a indiqué qu'il était fort possible que les nouvelles données de recensement aient pu aider les sondeurs à mieux construire leurs échantillons.

Claire Durand, professeure titulaire à l'Université de Montréal et spécialiste des méthodes de sondage, a affirmé que la course à deux avait permis aux sondeurs d'être plus précis dans leurs prédictions. 

« [Aux élections municipales de] 2013, c'était très difficile, car il y avait quatre candidats plus ou moins à égalité. Cette année, c'était une lutte à deux. Ça facilitait la tâche. »

« J'avoue que je suis surprise », a affirmé Claire Durand à propos de la précision des sondages. « Les sondages aux élections municipales sont les plus difficiles à faire. J'avais des doutes sur les capacités des sondeurs à bien prédire les résultats », a-t-elle ajouté.

Ce défi, les sondeurs l'ont bien relevé, selon elle. Si elle pense que les sondages ont une fois de plus surestimé les intentions de vote en faveur de Denis Coderre, elle n'en demeure pas moins convaincue de la qualité du travail qui a été fait. « Le dernier sondage, celui de CROP, a misé juste sur les résultats », a-t-elle conclu.