Projet Montréal ferait fuir les promoteurs résidentiels en leur imposant des exigences supplémentaires en matière de logement social et abordable, selon Équipe Denis Coderre, ce qui ferait augmenter les prix et nuirait finalement à la rétention des familles en ville.

« Ça risque d'avoir l'effet d'une douche froide sur le développement immobilier résidentiel à Montréal », soutient Russell Copeman, candidat à la mairie d'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce pour Équipe Denis Coderre.

L'administration Coderre exige déjà des promoteurs immobiliers 15 % de logements à prix abordable et 15 % de logements sociaux dans chaque projet résidentiel de plus de 100 logements. La candidate de Projet Montréal à la mairie, Valérie Plante, propose d'augmenter cette exigence à 20 % de logements abordables et 20 % de logements sociaux pour tout projet immobilier de cinq logements et plus. Entre 5 et 50 logements, les entrepreneurs pourraient choisir de verser plutôt une compensation financière.

« Imposer 30 % de logements sociaux et abordables, c'est déjà exigeant pour les promoteurs, alors si on ajoutait encore une couche d'obligations, ça mettrait en péril plusieurs projets résidentiels. », estime M. Copeman.

« Quand on gruge l'expectative de profit des développeurs, c'est moins intéressant pour eux d'aller de l'avant », affirme Russell Copeman, qui était responsable du dossier du logement au comité exécutif de la ville.

En faisant quelques calculs basés sur le nombre de nouvelles habitations vendues au cours des dernières années, leur prix et une expectative de profit de 20 %, M. Copeman estime que les propositions de Projet Montréal coûteraient de 240 à 300 millions aux promoteurs immobiliers au cours des quatre prochaines années.

En plus des mesures d'inclusion de logements sociaux et abordables dans les projets résidentiels, Équipe Denis Coderre propose d'améliorer le programme Accès Logis, en augmentant les subventions de 6,5 à 17 millions par année pour les familles à faible revenu à l'achat d'une propriété.

«Manque de leadership» de l'administration Coderre

Chez Projet Montréal, on se dit peu surpris de la critique d'Équipe Denis Coderre, parce que l'administration municipale a manqué de leadership et d'ambition pour améliorer l'accès au logement, selon Richard Ryan, conseiller du Mile End qui sollicite un nouveau mandat avec l'équipe de Valérie Plante.

« C'est sûr que les promoteurs immobiliers souhaitent avoir le moins de contraintes possible, mais quand les règles sont claires au départ, ils savent à quoi s'attendre et planifient en conséquence », dit M. Ryan.

Le candidat souligne que 25 000 ménages montréalais attendent une place en HLM, et que 40 % des locataires consacrent plus de 30 % de leur revenu au logement, ce qui peut mener à l'insécurité financière.

« De plus en plus de familles s'entassent dans des logements inadéquats ou doivent quitter l'île de Montréal pour se loger », ajoute-t-il.

Projet Montréal promet aussi d'exiger 20 % de logements d'au moins trois chambres à coucher dans les nouveaux immeubles résidentiels, pour répondre aux besoins des familles.

Parmi ses autres propositions pour améliorer l'accès au logement : abolition du droit de mutation (« taxe de bienvenue ») pour les familles à l'achat d'une propriété, achat et préservation de terrains pour des projets résidentiels et revendications pour plus d'investissements de la part de Québec et d'Ottawa pour le logement social.