Le coup d'envoi du rodéo urbain NomadFest a été donné jeudi soir dans le Vieux-Port de Montréal, alors que quelques dizaines de militants pour les animaux ont manifesté leur opposition à l'événement à l'entrée du site. Les organisateurs du rodéo estiment pour leur part que les récriminations des opposants témoignent d'une méconnaissance de l'industrie du rodéo.

Les manifestants ont accueilli les spectateurs du rodéo sous une « haie de déshonneur», hier.

«Vous appelez ça du sport ?» «Ne mentez pas à vos enfants, les rodéos blessent les animaux », pouvait-on lire sur les affiches préparées par l'Association Terriens et le Kebek Animal Rights Association (KARA), groupes revendiquant l'abolition de l'exploitation des animaux.

« Il faut que les gens qui y viennent arrêtent de voir le rodéo comme un party de famille ou une partie de plaisir », a affirmé la porte-parole des associations militantes, Geneviève Goizioux, en entrevue téléphonique avec La Presse

Les organisateurs à la défense du rodéo

« On va au-delà des soins nécessaires », se défend Maxime Lefebvre du groupe TKNL, producteur de l'événement NomadFest, où quelque 50 000 personnes seraient attendues au cours de la fin de semaine, selon la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. M. Lefebvre juge que les affirmations des militants sont « une offense » et qu'elles n'ont « aucun sens ».

Le propriétaire d'un cheval mort en mai dernier lors d'un rodéo à Saint-Tite était présent hier. « Ça arrive une fois de temps en temps », a affirmé le dresseur Sylvain Bourgeois, qui s'était approché des manifestants, à propos de la mort de son animal.

La Ville appuie l'événement

De son côté, la Ville de Montréal déclare que c'est « la Société du 375e de Montréal qui organise l'événement ». L'attaché de presse du maire Denis Coderre, Marc-André Gosselin, laisse toutefois entendre que la Ville ne s'oppose nullement à la tenue du rodéo. « En ce qui nous concerne, les organisateurs de l'événement sont reconnus mondialement pour leur expérience et la qualité de leur travail », a-t-il écrit à La Presse.

À la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, on affirme que « tout est fait dans le respect de la loi, pour assurer le bon traitement des animaux ». « Un comité a même été mis sur pied pour observer les rodéos », a assuré Isabelle Pelletier.

Une entente à l'amiable a permis la création de l'équipe d'observateurs, à la suite de l'injonction qui a été déposée, puis retirée, pour obtenir l'annulation du Nomadfest. « Si le document [produit par le comité] démontre que les animaux sont maltraités, on agira en conséquence », déclare Alain Roy, professeur de droit à l'Université de Montréal et instigateur de la demande d'injonction.

Photo Catherine Lefebvre, collaboration spéciale

Les manifestants ont accueilli les spectateurs du rodéo sous une « haie de déshonneur », hier, dans le Vieux-Port de Montréal.