Les ingénieurs de la Ville de Montréal seront en grève à partir du 17 mai, à moins d'une entente de dernière minute pour le renouvellement de leur convention collective, échue depuis plus de cinq ans.

Leur syndicat a transmis à la Ville un avis de grève mercredi en fin d'après-midi après une ultime journée de négociation.

«On se prépare pour une grave qui va être longue, qui va être difficile. On n'est pas dans bluff», lance André Émond, président du Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal (SPSPEM) qui représente 440 professionnels de la Ville, dont des ingénieurs, arpenteurs-géomètres, chimistes et médecins-vétérinaires.

Les coffres du syndicat sont d'ailleurs «pleins» en vue de cette grève illimitée, se targue André Émond. «Quand vous avez emprunté 2,5 M$, que vos pancartes sont commandées, que votre plan de grève est prêt, je n'appelle pas ça un bluff. Nos membres sont prêts. Ça fait six ans qu'on n'a pas d'augmentation. Les relations sont difficiles, l'atmosphère n'est pas sereine. Il y a un ras-le-bol généralisé», affirme le président du syndicat.

Une grève des ingénieurs municipaux risque de paralyser de nombreux chantiers dans la métropole, alors que l'administration Coderre prévoit plus de 400 chantiers en 2016 et des dizaines de millions de dollars d'investissements. «On est navré des impacts que ça va voir sur la population. L'Administration ne nous offre pas d'autres choix dans son obstination de maintenir des diminutions de nos avantages aussi forts», s'excuse André Émond.

André Émond souhaite ainsi poursuivre les négociations avec la Ville «pour éviter une telle grève». Mais pas question d'accepter une diminution de 9% de leur rémunération, comme le propose la ville, selon le président du syndicat. «On considère que nous sommes déjà en deçà du marché. Notre dernière augmentation salariale du niveau du coût de la vie remonte au 1er janvier 2010. Nos gens ont été excessivement patients», explique M. Émond.

La Ville de Montréal déplore pour sa part le recours à la grève par le syndicat. «Des avancées importantes ont été réalisées dans les derniers jours du processus de conciliation permettant d'envisager une fin positive au processus de négociation. La Ville de Montréal est d'avis que les discussions doivent se poursuivre afin de parvenir à une entente négociée, et ce, dans un climat propice aux échanges, en tenant compte des ententes déjà intervenues et de la capacité de payer des contribuables montréalais», a indiqué Gonzalo Nunez, porte-parole de la Ville de Montréal.

Les deux parties vont bientôt négocier les services essentiels qui devront être maintenus pendant le conflit. André Émond soutient qu'environ deux employés seront suffisants pour respecter la loi, à moins d'une urgence. «Si l'employeur pense nous remplacer par des firmes privées, on va se battre. On n'acceptera pas les scabs. On va se battre légalement. C'est une situation complètement déplorable. On ne peut pas laisser les firmes de génie s'auto contrôler, s'auto se payer des extras sans qu'il y ait un minimum de contrôle», soutient-il.