Une ancienne attachée politique de Projet Montréal n'a pas été victime de harcèlement psychologique, tranche le Tribunal administratif du travail. Son congédiement pour avoir enregistré à son insu l'ex-chef Richard Bergeron était toutefois injustifié.

Le juge administratif Mario Chaumont vient tout juste de rendre son jugement dans la cause qui opposait Militza Jean à Projet Montréal. Cette ancienne attachée politique de l'opposition à l'hôtel de ville accusait l'ex-chef de la formation ainsi que son chef de cabinet de l'avoir harcelée psychologiquement avec des commentaires racistes et de nature sexuelle.

Après avoir entendu les parties, le juge administratif écrit que « rien ne permet de conclure à la présence de harcèlement psychologique ». Jugeant le témoignage de la plaignante peu crédible, il exonère tant Richard Bergeron, aujourd'hui membre de l'administration Coderre, que Joël Simard-Ménard, toujours chef de cabinet de Projet Montréal.

Dans sa plainte, Militza Jean avait notamment reproché à Richard Bergeron de lui avoir dit que « les Noirs ne votent pas ». « Énoncer que les personnes de race noire ne votent pas n'est pas une manifestation de harcèlement psychologique. Le chef de Projet Montréal a tiré ce constat des listes des votants soumises par le Directeur général des élections », écrit le juge administratif.

Quant au chef de cabinet, Mario Chaumont ne croit pas que celui-ci a été plus dur avec Mme Jean qu'avec les autres membres de son personnel.

Le juge administratif conclut que « pris globalement, les faits reprochés ainsi que la preuve présentée ne peuvent aucunement constituer du harcèlement psychologique. Il s'agit de l'exercice normal des droits de direction de la part du chef de cabinet ».

Richard Bergeron n'a pas souhaité commenter la décision. Le chef de cabinet de Projet Montréal, Joël Simard-Ménard, s'est quant à lui dit « très heureux que 100 % des allégations de harcèlement psychologique contre [lui] aient été rejetées ».

ENREGISTREMENTS CLANDESTINS

Dans sa décision, le juge administratif dit croire que Projet Montréal a procédé au congédiement de Mme Jean parce que celle-ci avait fait des enregistrements clandestins et non à cause de sa plainte pour harcèlement psychologique, comme elle le prétendait. Rappelons que Militza Jean a toujours démenti avoir enregistré son patron et soutenu avoir plutôt retranscrit de mémoire le contenu de leurs échanges, mais le juge administratif ne la croit pas.

Or, les fautes reprochées à Mme Jean ne constituaient pas des fautes graves, et le parti aurait dû appliquer des sanctions progressives. Comme celle-ci n'avait pas de dossier disciplinaire, le juge administratif a décidé d'annuler le congédiement. Militza Jean a toutefois indiqué qu'elle renonçait à réintégrer son poste d'attachée politique au cabinet de l'opposition.

Photo tirée du site de Projet Montréal

Militza Jean, ancienne attachée politique de Projet Montréal à l’hôtel de ville