Pour la quatrième fois depuis vendredi, des militants opposés aux modifications au régime d'assurance sociale annoncé par le gouvernement Marois, ont occupé les bureaux de députés péquistes ce lundi.

Le bureau de la députée Carole Poirier, qui a succédé à Louise Harel il y a cinq ans dans la circonscription de Hochelaga-Maisonneuve, a été pris d'assaut à 10h10, rue Jeanne-D'Arc, par une trentaine de manifestants de l'Organisation populaire des droits sociaux.

Mais le tout s'est déroulé dans le plus grand calme, puisque la députée et certains membres de son personnel ont décidé de demeurer sur place, malgré le tonitruant vacarme des manifestants et leurs slogans.

«Je suis ici depuis 1991 (elle était auparavant attachée politique de Mme Harel), alors des occupations, j'en ai connu une dizaine. Et à ce que je sache, le droit de manifester existe toujours», a commenté la députée Poirier.

Elle déplore cependant que les manifestants aient refusé d'entendre ses arguments à leur arrivée, sur les «bienfaits» de la réforme proposée par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais.

Néanmoins, la police n'a pas été appelée, et la députée entendait bien tolérer les militants de tous âges peu importe la durée de leur siège, et ce, même si cela rend son bureau inaccessible au public.

«Ce bureau est ouvert au public, alors ils peuvent être ici», a-t-elle ajouté pendant que des slogans la traitaient notamment de «complice en crisse» d'une Agnès Maltais «menteuse».

Les manifestants déplorent le fait que les mesures annoncées par la ministre Maltais sont en fait des coupures qui pénaliseront les jeunes familles, les travailleurs de 55 ans et plus et les toxicomanes.

Ce à quoi la députée répond qu'au contraire, ces coupes seront remplacées par des mesures favorisant le retour à l'emploi de tous ces gens.

«Quand on veut aider, on n'affame pas les gens, déplore Marie-Christine Latte, porte-parole des manifestants. Les coupes de la ministre mettent en péril la vie et l'intégrité des personnes.»

Les bureaux des députés Daniel Breton, dans Ville-Marie, et Serge Cardin, à Sherbrooke, ont aussi été occupés pacifiquement par d'autres organismes.

Le premier gros coup du genre était survenu vendredi, alors que le même groupe qui s'est installé chez Mme Poirier a occupé pendant 15 heures les bureaux de la  ministre Maltais à la tour de la bourse de Montréal, jusqu'à tard en soirée.

Les militants promettent de récidiver.