Le directeur de la Ville de Montréal, Guy Hébert, a fait une démarche auprès du ministère de la Sécurité publique pour que soit limogé le patron du SPVM, Marc Parent.

«Il a fait un coup de fil au sous-ministre Martin Prudhomme. Ce dernier a consulté le ministre Stéphane Bergeron et la réponse a été négative», a confirmé à La Presse l'attachée de presse du ministre Bergeron, Jaqueline Aubé. Ce dernier va d'ailleurs confirmer cette démarche, vraisemblablement demain, à son arrivée à l'Assemblée nationale. Jusqu'ici M. Hébert avait nié toute intervention auprès du gouvernement. C'est Québec qui choisit le directeur de la police de Montréal après consultation avec l'administration municipale.

Des sources fiables indiquent par ailleurs à La Presse que ce coup de fil est survenu récemment, il y a deux ou trois semaines. Depuis l'automne, une partie de bras de fer est en cours entre le directeur Hébert et M. Parent.

M. Hébert voulait se débarrasser de Marc Parent à la tête du SPVM, parce que celui-ci s'était intéressé à l'attribution d'un contrat de plus de 40 millions $ pour les radios des patrouilleurs, révélait La Presse la semaine dernière.

La chef de l'opposition, Louise Harel, qui avait réitéré sa confiance envers Guy Hébert ce matin, a fait une volte-face radicale: elle demande maintenant la démission du directeur général.

«C'est complètement incroyable, inacceptable, a-t-elle déclaré en point de presse en fin d'après-midi à l'hôtel de ville. C'est de l'ingérence. En plus, il nous a menti. C'est nécessaire qu'il démissionne.»

Elle a précisé avoir été tellement étonnée de cette sortie de Québec qu'elle a pris soin «personnellement» de confirmer la nouvelle par téléphone. «Que le directeur général demande le remplacement du directeur du SPVM, choisi à l'unanimité par le conseil municipal... On n'a plus confiance en lui, c'est over.»

La réaction du maire Michael Applebaum est attendue dans les prochaines minutes.

Du côté de Projet Montréal, le conseiller Marc-André Gadoury a annoncé le dépôt d'une motion d'urgence pour entendre M. Hébert lors d'une plénière d'une demi-heure, en soirée. «Ce sont des allégations très sérieuses qui briment la légitimité de l'institution qu'est la Ville de Montréal», a-t-il fait valoir. L'unanimité étant requise pour une procédure de ce type, elle a été abandonnée après que le conseiller indépendant Marvin Rotrand s'y soit opposé.