Le haut fonctionnaire Michel Nadeau ne peut pas collaborer aux travaux du comité-conseil sur l'attribution des contrats, puisque des dossiers sous sa responsabilité font l'objet d'une enquête de la commission Charbonneau. C'est ce que croit la chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal, Louise Harel, qui a réclamé lundi son départ.

«Nous sommes d'avis que M. Nadeau doit se retirer le temps que dure l'enquête du comité-conseil, et ce, dans un but de transparence afin d'éviter toute apparence de conflit d'intérêts», a indiqué Mme Harel lors de l'assemblée du conseil municipal. Selon elle, la perception et la confiance du public sont plus que jamais capitales lorsqu'il est question d'intégrité «si nous voulons assurer que les institutions puissent offrir des services irréprochables aux citoyens».

Le maire Michael Applebaum a réitéré sa confiance en Michel Nadeau, à la tête de la direction des stratégies et transactions immobilières. Selon lui, il n'est pas question de se laisser dicter sa façon de faire par les médias.

La Presse a révélé samedi dernier que des dossiers de gestion immobilière ainsi que des transactions sont sous la loupe de la commission Charbonneau, impliquant ainsi Michel Nadeau, qui aurait pu être accommodant. Or, ce dernier participe à la réflexion éthique entreprise le mois dernier dans le cadre du comité-conseil présidé par l'ex-ministre Jacques Léonard. Ce groupe de travail doit réviser le processus d'attribution des contrats pour freiner la collusion et la corruption.

Selon Mme Harel, la Ville doit tenir compte du malaise que cela provoque. «Faut-il rappeler que les élus votent sur l'octroi de dizaines de millions de dollars de contrats à tous les mois au conseil municipal et dans les arrondissements? Cette réalité impose pour les élus une vigilance de tous les instants», estime Mme Harel.

Le gouvernement du Québec, qui est partie prenante à la mise sur pied du comité Léonard, n'a pas fait de commentaires pour l'instant.