Le 42e maire de Montréal, Michael Applebaum, a assuré que les 100 premiers jours de son règne marqueront «le renouveau» de la métropole et promis une administration sous le signe de la collaboration et de la transparence.

«Je veux effacer cette tache sur notre ville, a-t-il déclaré ce matin lors de son assermentation. Je vais tout faire pour récupérer ce qui vous a été volé, regagner votre confiance et vous redonner votre ville.»

Lui qui s'est lancé en politique pour combattre la fermeture d'une patinoire dans son quartier promet d'être à l'écoute des citoyens. «Il est préférable de vous écouter plutôt que de me tromper. Les véritables enjeux ne se mesurent pas en milliards ou en millions, mais en réalité quotidienne. Ce sont les patinoires, les bibliothèques, les services.»

Comité-conseil contre la corruption

Il a rappelé d'entrée de jeu les principales promesses qui lui ont valu une victoire serrée vendredi dernier, à 31 voix contre 29 pour son adversaire Richard Deschamps. Il annulera la portion de la hausse du fardeau fiscal consacrée à la taxe d'eau, de sorte que l'augmentation en 2013 sera de 2,2%.

Il s'engage à augmenter le financement de la Société de transport de Montréal pour amoindrir la hausse de tarifs prévue l'an prochain. En matière de lutte contre la corruption et la collusion, il a annoncé la mise sur pied d'un comité-conseil dont la présidence sera confiée à une personnalité, après consultation avec Québec.

Enfin, il demandera une enquête autour de ce qu'il a qualifié de «camouflage du désormais célèbre rapport de 2004». Ce rapport avait établi que Montréal payait jusqu'à 40% trop cher pour ses travaux d'infrastructures.

«Nous devons tout faire pour que les magouilleurs et les profiteurs rencontrent le plus d'obstacles possible», a-t-il déclaré.

Les discussions avec les trois partis représentés au conseil municipal et les indépendants se poursuivent en ce qui concerne la composition du comité exécutif, qui sera connue jeudi. Ce qu'on sait, pour l'heure, c'est que ses séances seront publiques et diffusées sur le web, sauf lorsqu'un huis clos sera nécessaire. 

Le parti de Louise Harel, Vision Montréal, s'est vu proposer la présidence, qui serait confiée au conseiller Laurent Blanchard. Il devra quitter son parti durant l'intérim, jusqu'en novembre 2013.

Tous les membres de son comité exécutif devront par ailleurs s'engager à ne pas se présenter à la mairie aux prochaines élections, a précisé M. Applebaum. «Il faut que ce comité travaille dans l'harmonie, que son seul intérêt soit le bon fonctionnement de la Ville», a expliqué le nouveau maire.

Un «test» de 100 jours

Les deux partis de l'opposition ont bien accueilli son discours. «Cette façon de faire inédite exigera des solutions inédites», s'est réjouie Louise Harel. Richard Bergeron, le chef de Projet Montréal, estime que M. Applebaum «va dans le bon sens. Ce sont les 100 jours où on va tester cette nouvelle façon de gouverner».

Quant au candidat battu d'Union Montréal, Richard Deschamps, il a rappelé que c'est toujours son parti qui compte le plus d'élus - il en a 25. Il a dit s'attendre «certainement» à ce que cette domination numérique soit reflétée dans le comité exécutif.