Le consortium privé Nouvelle Autoroute 30, qui construit le dernier tronçon de cette autoroute de la Rive-Sud, installera des guérites de péage sur le nouveau pont qui enjambera le Saint-Laurent entre Salaberry-de-Valleyfield et Vaudreuil-Dorion.

Contrairement au pont de l'autoroute 25, entre Laval et Montréal, où les usagers paient à l'aide d'un compte personnel ou par reconnaissance de leur plaque d'immatriculation moyennant des frais de 5$, les automobilistes pourront payer leur passage «à l'unité» en s'immobilisant à une guérite, comme autrefois, lorsqu'on lançait une pièce de 25 cents dans un panier de plastique.

Le tarif sera de 1,40$ par passage, indexé selon l'inflation, pour les véhicules de promenade.

Le péage de l'A30 fonctionnera comme à New York ou comme les systèmes de tarification au kilomètre en vigueur sur plusieurs autoroutes d'Europe. Il y aura des voies pour les véhicules munis de transpondeurs et des accès pour les usagers occasionnels qui n'ont pas ce dispositif électronique. Comme à New York et en Europe, on pourra payer chaque passage en argent ou par carte de crédit, ce qui n'est pas possible sur le pont de l'autoroute 25.

«C'est un système hybride, explique une porte-parole de Nouvelle Autoroute 30, Isabelle Malboeuf. Les gens pourront se procurer un transpondeur, comme sur le pont de l'A25. Lorsqu'un automobiliste avec transpondeur s'approchera de la guérite, une barrière s'élèvera pour permettre son passage. Cela entraînera un léger ralentissement», mais pas au point de provoquer un effet d'entonnoir puisqu'il y aura quand même sept guérites pour seulement trois voies de circulation.

Un profil différent

Le péage, qui a disparu des routes du Québec en 1990, a fait un premier retour l'an dernier avec l'ouverture du pont privé construit sur la rivière des Prairies, entre Laval et Montréal, dans l'axe de l'autoroute 25. Le tarif pour les véhicules de promenade est de 2,40$ aux heures de pointe et de 1,80$ le reste du temps.

Il n'y a pas de «poste de péage» sur ce pont. La majorité de ses usagers ont ouvert un compte avec l'entreprise privée Concession A25 et ont obtenu en retour une vignette électronique qu'ils collent au pare-brise et qui débite leur compte automatiquement chaque passage. Un tel dispositif est aussi en usage sur l'autoroute 407, à Toronto.

Les usagers qui n'ont pas cette vignette sont «identifiés» à l'aide d'une lecture photographique de leur plaque d'immatriculation et reçoivent une facture par la poste. Ce système s'accompagne toutefois de frais administratifs de 5$ par passage, qui font ainsi grimper la facture d'un seul passage à 6,80 ou 7,40$. Ces frais administratifs de 5$ ont entraîné une avalanche de plaintes et de critiques à l'endroit de Concession A25. L'entreprise fait même, aujourd'hui, l'objet d'un recours collectif.

Selon Isabelle Malboeuf, Nouvelle Autoroute 30 a choisi un système de péage adapté au type de clientèle attendue sur le pont de l'A30. Alors que le pont de l'A25 est surtout utilisé par une clientèle «pendulaire», qui l'utilise pour se rendre au travail et en revenir, celui de l'A30, qui servira de voie de contournement à l'île de Montréal, recevra beaucoup plus de clients «internationaux» ou en provenance d'autres provinces canadiennes. On y attend, notamment, beaucoup plus de camions de marchandises qui chercheront à éviter la congestion de Montréal.

Le pont de l'A30 doit être mis en service en décembre prochain.