Quelques semaines après la sortie d'un rapport accablant sur BIXI, sa société mère s'inquiète de la mauvaise presse dont elle pourrait faire l'objet. Elle cherche maintenant à savoir auprès de ses 40 000 membres si son image de marque a été mise à mal.

La Société de vélo en libre-service (SVLS) a récemment transmis à ses membres un sondage d'une quarantaine de questions. Plusieurs d'entre elles, courantes dans ce genre d'exercice, cherchent à connaître le degré de satisfaction des utilisateurs, à savoir s'ils recommanderaient le service à des amis...

D'autres questions sont toutefois plus actuelles: est-ce que les journalistes s'acharnent sur BIXI? Depuis deux mois, BIXI a-t-il une image négative? Est-ce que la Ville de Montréal devrait davantage défendre BIXI dans les médias?

Manifestement, la SVLS cherche à savoir si ses récents problèmes financiers ainsi que le rapport du vérificateur général Jacques Bergeron ont entamé l'enthousiasme de ses membres. «Avec les mauvaises nouvelles qu'on a eues, je veux évaluer comment ça nous touche, pour être capable de refaire mon plan de communication et repartir sur un bon pied», a expliqué hier le porte-parole de la SVLS, Michel Philibert.

«Comme dans n'importe quelle entreprise, lorsqu'on traverse une période de turbulences, il faut voir l'état des troupes, dit-il. Et s'il y a des perceptions erronées, il faut essayer de les corriger.»

Certaines questions laissent entendre que les médias sont responsables des malheurs de BIXI. Qu'en pense le porte-parole? «Je ne fais pas de commentaire sur le travail des médias, je veux juste savoir comment les gens perçoivent ces nouvelles-là», dit-il.

M. Philibert a toutefois semblé agacé par les questions de La Presse sur le sondage. «Câline, on est vraiment checkés», a-t-il lâché lorsqu'on a abordé ce sujet. Il a déploré que «la moindre petite chose» que fait BIXI soit rapportée dans les médias et a insisté pour dire que ce type de sondage «est normal comme activité».

Des membres agacés

Le sondage survient après des mois difficiles pour BIXI. Rappelons que le système de 5000 vélos en libre-service a dû être sauvé in extremis grâce à des deniers publics. Alors que cette entente faisait l'objet de négociations, La Presse a révélé que la SVLS envisageait de cesser ses activités. La Ville a finalement approuvé un plan de sauvetage de 108 millions.

Puis, le vérificateur général de Montréal a publié un rapport très dur il y a trois semaines. Jacques Bergeron conclut que la naissance de BIXI s'est faite au détriment de plusieurs «règles élémentaires de gestion», à l'aide d'une comptabilité «discutable» et dans un manque de transparence.

Certains utilisateurs des vélos en libre-service ont vivement critiqué le sondage, notamment sur la page Facebook de BIXI. «LOL, BIXI fait passer un sondage qui laisse entendre que ses problèmes sont plus liés à une mauvaise presse qu'à une gestion pitoyable de ses activités», se moque un internaute.

«Ce sondage n'est qu'une propagande de la Société de vélo en libre-service, écrit un autre, Alain Depocas. Je pensais enfin pouvoir signaler tous les problèmes que je rencontre quotidiennement (crevaison, chaîne brisée, absence de vélo, etc.) mais, bien entendu, aucune question là-dessus!»