(Sao Paulo) Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a promis mercredi de mobiliser « tous les moyens nécessaires » face à la sécheresse extrême qui frappe actuellement l’Amazonie, lors d’une visite avec plusieurs ministres à Manaus.

« Tous les moyens nécessaires seront employés et les fonds seront débloqués le plus vite possible pour venir en aide à la population », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, après avoir survolé des zones où le niveau de cours d’eau vitaux pour les habitants a baissé de façon critique.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva n’a pas pu se rendre à Manaus, capitale de l’État d’Amazonas, le plus affecté par la sécheresse, car il se remet d’une opération à la hanche qu’il a subie vendredi à Brasilia.

M. Alckmin, qui est également ministre du Développement, du Commerce et de l’Industrie, était accompagné de plusieurs autres membres du gouvernement, dont la ministre de l’Environnement Marina Silva, et celle des Peuples autochtones, Sonia Guajajara.  

Dans l’État d’Amazonas, le plus vaste du Brésil, recouvert d’immenses étendues de forêt tropicale, la sécheresse affecte directement plus de 500 000 des 4 millions d’habitants, dont un grand nombre d’autochtones et de membres de communautés de pêcheurs qui vivent sur les rives de fleuves.

Le niveau extrêmement bas de ces cours d’eau pose notamment d’énormes problèmes pour la navigation fluviale, cruciale pour le ravitaillement de localités reculées.  

Certaines de ces localités dépendent également de ces fleuves pour leur consommation d’eau au quotidien.

Les autorités ont pour priorité d’assurer le ravitaillement en eau, nourriture, carburant et médicaments pour ces populations affectées par la sécheresse, qui touche également les États voisins de Rondonia et Acre, dans le nord-ouest du pays.

La semaine dernière, la ministre Marina Silva avait annoncé l’envoi par le gouvernement fédéral d’une aide humanitaire « d’urgence » en Amazonie, où la sécheresse a provoqué la mort de milliers de poissons et de dizaines de dauphins roses.

Le gouvernement a d’ores et déjà débloqué 138 millions de réais (environ 36 millions de dollars canadiens) pour le dragage des fleuves Madeira et Solimoes pour augmenter la profondeur des cours d’eau et faciliter ainsi la navigation. Les travaux devraient être terminés « d’ici 30 à 45 jours », a indiqué mercredi le vice-président Alckmin.

« Selon les spécialistes, la saison des pluies ne commencera qu’en novembre cette année dans la région, et elle permettra difficilement aux fleuves de retrouver leur niveau normal », a alerté le gouverneur de l’Amazonas, Wilson Lima.

La sécheresse extrême en Amazonie est due à la fois au phénomène El Niño, qui réduit la formation des nuages et donc les précipitations, et « au réchauffement de l’Atlantique nord, dû au changement climatique incontrôlé », a affirmé Marina Silva.