(Charm el-Cheikh) L’émissaire chinois pour le climat Xie Zhenhua a qualifié samedi de « très constructive » la reprise des discussions officielles avec son homologue américain John Kerry, qui met fin à un gel de la coopération des deux plus grands pollueurs mondiaux.

Les deux hauts responsables se sont rencontrés pendant la conférence COP27 de l’ONU sur le climat après que le président américain Joe Biden et le dirigeant chinois Xi Jinping se furent accordés pour reprendre leur collaboration dans le domaine du climat au sommet du G20 en Indonésie.

Pékin, furieux de la visite de la présidente de la Chambre des représentants américains Nancy Pelosi à Taiwan, avait suspendu les discussions en août.

La coopération entre les deux géants est indispensable et a, par le passé, conduit à des avancées lors de conférences internationales sur le climat, dont celle de 2015 à Paris, fondamentale dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Les discussions ont été « franches, amicales, positives » et « dans l’ensemble très constructives », a dit M. Xie.

« Nous avons décidé de poursuivre après cette COP nos conversations officielles avec notamment des réunions en tête-à-tête », a dit M. Xie en précisant qu’il connaissait M. Kerry depuis plus de deux décennies.

Mais il a mis en exergue des différends persistants avec les pays occidentaux, rejetant l’idée que la Chine – devenue la deuxième puissance économique mondiale – ne soit plus considérée comme un pays en voie de développement.

Aux termes d’un traité de l’ONU de 1992, les pays développés doivent aider financièrement les pays en développement dans leur transition énergétique et leur adaptation au changement climatique.

L’Accord de Paris, a dit M. Xie, dit aussi « très clairement que la responsabilité dans l’apport de financements revient […] aux pays développés ».

Cette question était au centre d’un débat épineux à la COP27 sur l’établissement d’un fonds pour « pertes et préjudices » à l’attention des pays les plus pauvres affectés par les catastrophes climatiques.

L’Union européenne a argué que la Chine et l’Arabie saoudite notamment, qui se sont considérablement enrichies ces trente dernières années, devaient à présent mettre la main à la poche. Elle a aussi insisté sur le fait que le fond devait être fléché vers les pays « vulnérables », sous-entendant que la Chine pourrait être exclue.

« J’espère qu’il serait destiné aux pays fragiles en premier lieu. Mais les bénéficiaires devraient être les pays en développement » dans leur ensemble, a dit M. Xie « .