(Vancouver) Environnement Canada dit n’avoir établi aucun calendrier pour mettre en place un classement des rivières atmosphériques, ce phénomène naturel qui a provoqué l’automne dernier de fortes inondations en Colombie-Britannique.

« Une décision pour établir un classement à des fins d’information opérationnelle serait prématurée », a indiqué le ministère.

Le ministre de la Sécurité publique de la Colombie-Britannique, Mike Farnworth, avait annoncé, il y a sept mois, qu’il s’attendait à la mise en place d’un tel système.

Une rivière atmosphérique est un phénomène météorologique qui peut causer de très fortes précipitations en peu de temps. Du côté de la côte du Pacifique, il est aussi connu sous le nom de « l’express de l’ananas », car il naît souvent près d’Hawaii.

Le service météorologique d’Environnement Canada dit qu’il est en train d’examiner diverses échelles pour décrire l’intensité du phénomène naturel. Il ne prévoit pas établir formellement à court terme un système de classement.

C’est une rivière atmosphérique qui avait causé des inondations étendues et provoqué d’importants dégâts au réseau routier de la Colombie-Britannique en novembre. Les services météorologiques avaient rapporté que les précipitations avaient fracassé une vingtaine de records.

M. Farnworth avait alors déclaré que la province pourrait mettre en place un système de classement dès le début de 2022. « Cela nous permettrait de mieux nous préparer. Je m’attends, selon les informations qu’on m’a données, à ce que cela soit bientôt mis en place. J’espère que cela sera fait au début de janvier 2022 », avait-il dit.

Environnement Canada dit qu’elle examine toujours la « pertinence » de la proposition. L’agence rappelle que tout nouveau « produit » doit faire l’objet d’une évaluation rigoureuse et être révisé par des pairs avant d’être mis en place.

« C’est essentiel pour la sécurité publique », souligne l’agence.

Le ministère de la Sécurité publique de la Colombie-Britannique n’a pas réagi à cette absence d’un calendrier ferme pour établir le système de classement.

Roxanne Vingarzan, gestionnaire supérieure à la section des Sciences Appliques du ministère fédéral de l’Environnement et des Changements climatiques, dit que les chercheurs espèrent mettre en place un système comportant de cinq à huit niveaux. « Mais nous n’en sommes encore qu’à un stade de recherche », prévient-elle.

« Il est essentiel que toute échelle proposée ou tout produit spécialisé conçu pour aider à gérer les urgences réponde aux besoins des autorités publiques. Il faut s’assurer que toute information situationnelle est exacte, opportune et bien comprise. »

Les chercheurs veulent aussi comprendre comme le réchauffement climatique affectera la sévérité et la durée d’une rivière atmosphérique, ajoute Mme Vingarzan.

« Les modèles climatiques indiquent que les violentes tempêtes deviendront de plus en plus fréquentes. C’est une des sources de motivations de notre projet : nous nous attendons à ce que ces rivières atmosphériques ne cessent pas d’exister et qu’elles auront de plus importantes répercussions à l’avenir. »