En plus d’être mauvaise pour la santé, la consommation d’aliments ultra-transformés est néfaste pour l’environnement, révèle une nouvelle étude.

L’étude menée par des scientifiques de l’Université de São Paulo, au Brésil, et de l’Université Deakin, en Australie, a démontré que l’augmentation du nombre d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation entraînait une augmentation de la consommation d’eau.

En effet, le régime alimentaire des personnes qui consomment beaucoup d’aliments ultra-transformés exige en moyenne 10 % plus d’eau que ceux de personnes qui en consomment peu, soit l’équivalent de 369 litres d’eau de plus par jour, ont observé les chercheurs.

Les aliments ultra-transformés ne cessent de gagner en popularité. Cette classe de produits comprend notamment les repas de restauration rapide, les nouilles instantanées, les pizzas surgelées, les pâtisseries, les boissons gazeuses, les saucisses, les bonbons, la crème glacée et les boissons alcoolisées.

« L’augmentation de la consommation d’eau s’ajoute aux effets négatifs des aliments ultra-transformés sur la qualité du régime alimentaire et l’incidence des maladies graves, et constitue une raison supplémentaire de les éviter », soutient l’auteure principale de l’étude, Josefa Garzillo.

Empreinte carbone

Plus de 10 % de l’empreinte carbone du régime alimentaire total des participants de l’étude étaient causés par les aliments ultra-transformés.

« Cette quantité de carbone dans le régime alimentaire pourrait être réduite en remplaçant une partie de celui-ci par des aliments sains et nécessaires, comme les légumes, dont l’empreinte carbone est plus faible », explique Mme Garzillo en entrevue avec La Presse.

L’étude a analysé les données de plus de 30 000 Brésiliens âgés de 10 ans et plus. Selon Mme Garzillo, il est possible que dans les pays où la consommation de viande ultra-transformée est plus élevée qu’au Brésil, l’empreinte carbone dépasse les chiffres qu’ils ont obtenus.

Une consommation en forte croissance

Au Canada, la consommation d’aliments transformés et ultra-transformés a bondi de 136 % entre 1938 et 2011, selon une étude de l’Université de Montréal. Près de la moitié des calories consommées par les Canadiens proviennent d’aliments ultra-transformés, a démontré en 2017 le professeur au département de nutrition de l’Université de Montréal Jean-Claude Moubarac.

Plusieurs caractéristiques peuvent expliquer l’augmentation de leur production et de leur consommation. Il y a notamment le prix relativement abordable de ces produits, lié à des ingrédients peu coûteux, la commodité, puisque les aliments se conservent longtemps, de même que leur goût, en raison des grandes quantités de sel, de sucre ou de graisses qu’ils contiennent, détaillent les chercheurs de l’étude.

Selon Mme Garzillo, cette recherche pourrait permettre d’orienter les politiques publiques et les choix alimentaires de la population. « Il est urgent de corriger les modes de production et de consommation des aliments, en préservant l’eau, le climat et la biodiversité », conclut-elle.