Les produits utilisés pour éradiquer les rats peuvent être extrêmement nocifs pour la santé et l’environnement. Dans un souci d’éviter les produits chimiques, certains se tournent vers une vieille technique utilisée avant l’invention des pesticides modernes : la glace sèche. Si cette approche fait un retour aux États-Unis, elle est toutefois interdite au Canada.

« La glace sèche, c’est du CO2, explique Bobby Corrigan, exterminateur émérite de New York qui est responsable de la formation sur le sujet dans une demi-douzaine de villes américaines. C’est ce que les humains et les autres mammifères dégagent en exhalant. Quand il y a trop de CO2 dans un endroit, on manque d’oxygène. En remplissant le terrier des rats de CO2, on les asphyxie. »

Après la dératisation par la glace sèche, le CO2 se dissipe dans l’atmosphère. Il ne reste plus aucune molécule toxique dans le sol. « Il faut évidemment faire attention s’il y a des fissures dans le mur d’une maison voisine, pour ne pas que le CO2 s’infiltre dans la maison », dit M. Corrigan, qui s’identifie comme un « rongeurologue urbain » (urban rodentologist) et est connu de plusieurs exterminateurs montréalais. « C’est pour cette raison qu’on ne peut pas utiliser la glace sèche dans les égouts. Il faut éliminer les rats dans leurs terriers. Souvent, ils s’installent dans les parcs près des tuyaux d’égout fissurés. »

Un projet-pilote a eu lieu dans Ville-Marie en 2017, mais a été interrompu parce que « le produit n’est pas homologué au Canada pour cet usage », explique la porte-parole Audrey Gauthier, qui n’a pas accepté que La Presse s’entretienne avec le responsable du projet-pilote.

«Pour se servir de la glace sèche comme raticide, il faudrait faire une demande d’homologation à Santé Canada», dit Alexandre Prud'homme, d'ABC Gestion Parasitaire.

«Pour faire une homologation, il faut investir dans des tests, des études. C'est sûr qu'il y a des coûts, faut qu'il y ait un avantage économique. Il faut que les fabricants de CO2 s'intéressent à ce marché-là et analyse la rentabilité de cette homologation.»

Aucune demande à Santé Canada

Santé Canada confirme qu’aucune demande d’homologation n’a été faite pour utiliser la glace sèche comme raticide. Pourtant, elle est utilisée pour le traitement anti-punaises. Les punaises sont attirées par le CO2, une molécule qui leur indique la présence d’un mammifère.

« On peut s’en servir pour faire sortir les punaises d’un matelas, dans une maison, mais ce ne serait pas sécuritaire pour dératiser, note Pierre Saint-Louis, un exterminateur montréalais, qui est aussi ancien président de l’Association québécoise de gestion parasitaire. C’est ridicule. Je ne vois pas pourquoi ça devrait être homologué. » M. Saint-Louis fait en ce moment des essais de dératisation avec de la glace sèche à Montréal.

Santé Canada n’a pas formellement homologué l’utilisation de la glace sèche pour les punaises, puisque cela ne les tue pas. En 2009, un produit composé de CO2 liquide avait été approuvé par Santé Canada pour les punaises et d’autres insectes, qu’il tuait en les congelant.

Aux États-Unis, plusieurs villes ont utilisé la glace sèche à partir de 2013 pour s’attaquer aux populations grandissantes de rats, selon M. Corrigan. Mais en 2016, les autorités réglementaires américaines (Agence de protection de l’environnement ou EPA) ont mis le holà sur cette approche. Il a fallu l’intervention de quelques administrations municipales pour que l’EPA approuve une glace sèche de dératisation de la société Bell Laboratories, selon la revue Pest World de l’Association américaine de gestion parasitaire (NPMA).

Bell Laboratories a indiqué à La Presse n’avoir pas l’intention de commercialiser la glace sèche de dératisation (Rat Ice) au Canada, et n’a pas voulu dévoiler combien coûte normalement une demande d’homologation de ce genre ni si cette demande a été financée par des partenaires municipaux ou a fait l’objet d’une procédure d’homologation allégée.

La Presse a demandé à la SPCA son avis sur la dératisation par la glace sèche. L’organisme ne voit pas cette approche d’un meilleur œil que les pesticides ordinaires. « La SPCA de Montréal s’oppose à toute pratique de gestion des animaux de la faune non respectueuse du bien-être animal, y compris le piégeage, la mise à mort, l’empoisonnement et la relocalisation des animaux, dit la porte-parole Anita Kapuscinska. Nous appuyons plutôt l’emploi de mesures préventives non létales, telles que les techniques d’exclusion et d’effarouchement non nocives. »

Sur l’écran radar

Camouflage zébré

PHOTO FOURNIE PAR KOJIMA ET AL.

Des rayures blanches sur des vaches au pelage noir pour éloigner les piqûres

Si les rayures du zèbre ne constituent pas, à première vue, le meilleur déguisement pour passer inaperçu en pleine nature, il semble pourtant que ce soit un bon moyen de disparaître du regard… des mouches. Des scientifiques japonais ont peint des rayures blanches sur des vaches au pelage noir pour tester cette hypothèse. Les vaches zébrées ont ainsi subi 50 % moins de piqûres que les vaches sans rayures. Les résultats, publiés en octobre dans la revue PLOS One, suggèrent donc que de peindre des rayures noires et blanches sur les animaux d’élevage comme les bovins peut prévenir les morsures de mouches et fournir une méthode alternative de lutte contre les insectes sans avoir recours à des pesticides.

— Judith Lachapelle, La Presse

Comment garder la toilette propre sans eau

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ PENN STATE

Des chercheurs américains de l’Université Penn State ont mis au point un revêtement de porcelaine tellement lisse que rien n’y adhère, surtout pas la saleté.

Il n’y a pas de petites économies d’eau, particulièrement dans les contrées sujettes à la sécheresse. Chaque jour dans le monde, 141 milliards de litres d’eau sont utilisés seulement pour tirer la chasse d’eau. Alors, comment garder la toilette propre en utilisant moins d’eau ? Des chercheurs américains de l’Université Penn State ont mis au point un revêtement de porcelaine tellement lisse que rien n’y adhère, surtout pas la saleté. Dans un article paru cette semaine dans la revue scientifique Nature Sustainability, les chercheurs en génie mécanique et biomédical expliquent s’être inspirés des plantes carnivores qui capturent les insectes dans leur cavité en forme de vase, dont ils ne peuvent s’échapper en raison de la surface glissante. Le revêtement permet d’utiliser la moitié moins d’eau que les cuvettes non traitées.

— Judith Lachapelle, La Presse

Trottinettes électriques : mise en place d’une filière de recyclage

PHOTO GERARD JULIEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Côté location et libre-service, la durée de vie d’une trottinette électrique est d’environ six mois, et de trois à six mois pour les batteries.

La multiplication des trottinettes électriques soulève désormais la question de l’avenir de ces appareils à la durée de vie limitée. La Fédération des professionnels de la micro-mobilité va proposer à partir du 1er janvier une filière complète de recyclage des trottinettes électriques, tant pour les particuliers que pour les engins en location. Celle-ci permettra la récupération des appareils sur des lieux identifiés, le démantèlement et la séparation des batteries, leur recyclage ou leur réutilisation, le recyclage des engins hors batteries et leur valorisation potentielle. Le marché des trottinettes électriques dans son ensemble (location, libre-service et vente) représentera en France environ 200 000 engins et plus de 300 000 batteries à recycler en 2020, selon la Fédération. La durée de vie des trottinettes électriques en vente est en moyenne de trois ans. Environ 10 % des batteries reviennent après un an, et plus de 50 % la deuxième année. Côté location et libre-service, la durée de vie d’une trottinette électrique est d’environ six mois, et de trois à six mois pour les batteries, ajoute-t-elle.

— Agence France-Presse

Sans gaz, autant retourner vivre dans les grottes, selon Poutine

PHOTO ALEXEI DRUZHININ, ASSOCIATED PRESS

Le président russe Vladimir Poutine s’est moqué mercredi des appels qui se multiplient en Europe pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, notamment du gaz dont la Russie est l’un des principaux fournisseurs.

Le risque d’un retour aux « grottes » : le président russe Vladimir Poutine s’est moqué mercredi des appels qui se multiplient en Europe pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, notamment du gaz dont la Russie est l’un des principaux fournisseurs. Interrogé au cours d’un forum économique à Moscou sur la volonté affichée par certains Européens de ne plus utiliser de gaz, Vladimir Poutine a jugé que se passer d’une « énergie aussi propre » était « une idée absolument étrange ». « En défendant ce genre de propositions, il me semble que l’humanité peut retourner vivre dans des grottes parce qu’elle ne consommera plus rien », a poursuivi le président russe, qui répondait à une question de la présidente du groupe pétrolier et gazier italien Eni, Emma Marcegagli. La banque d’investissement de l’Union européenne a proposé la semaine dernière de stopper le financement de projets liés aux énergies fossiles à partir de 2022. « Étant donné la technologie actuelle, l’humanité ne pourra pas survivre et préserver sa civilisation sans hydrocarbures et sans énergie nucléaire ou hydraulique », a estimé Vladimir Poutine, qui a soutenu que la balance énergétique russe était l’une des « plus vertes au monde ».

— Agence France-Presse

Rectificatif :
Dans une version précédente de l’article, nous citions Patrick Beauchamp, d'ABC Gestion Parasitaire de Vaudreuil. Or, il s'agit plutôt d'Alexandre Prud'homme, d'ABC Gestion Parasitaire, une entreprise différente de Montréal.