Stéphane Dion a tenté hier de relancer sa campagne en multipliant les attaques contre ses deux principaux adversaires, Stephen Harper et Jack Layton.

La sortie du juge Merlin Nunn a fourni des munitions à M. Dion en début de journée. M. Harper affirme depuis une semaine qu'il s'est appuyé sur les recommandations d'une commission présidée par le magistrat, en Nouvelle-Écosse, pour présenter son plan de réforme de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.

Or, dans une entrevue donnée au magazine Lawyers Weekly, le juge Nunn a nié être allé aussi loin que de proposer des peines d'emprisonnement à vie dès l'âge de 14 ans pour les contrevenants coupables de meurtre. «Ils sont allés plus loin que ce que j'ai fait, plus loin que la philosophie que j'ai acceptée», a-t-il déclaré.

«Cela peut être attirant politiquement pour certaines personnes, qui disent que ces enfants devraient tous être en prison», a-t-il ajouté. Mais «je ne pense pas que ce soit intelligent.»

Stéphane Dion a profité de ce désaveu pour charger son adversaire. «Tout le monde dénonce ce que M. Harper veut faire, a-t-il dit. C'est de la démagogie que d'essayer de se faire élire sur la peur et non pas sur la raison.»

M. Dion a aussi attaqué le premier ministre pour son approche de laisser-faire en matière de gestion de l'économie. Au cours d'une conférence de presse avant que le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars ne soit rejeté par les élus américains, il a déclaré qu'il espérerait que l'opération porte ses fruits.

Layton n'y échappe pas

Résultats de sondages obligent, M. Dion a réservé quelques flèches au chef du NPD, Jack Layton, dont le parti commence à s'approcher dangereusement des libéraux dans les intentions de vote. Il a entre autres critiqué sa plateforme pour son manque de réalisme.