Stephen Harper méprise les Québécois lorsqu'il affirme que le déséquilibre fiscal est réglé et que Québec a assez d'argent pour financer ses programmes en culture, estime le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

«Il nous dit que le déséquilibre fiscal est réglé, c'est faux, a-t-il souligné. Il coupe dans les programmes culturels, sans justification aucune. Je pense que c'est du mépris envers le Québec.»

 

En après-midi, le chef du Parti conservateur a affirmé que si le gouvernement Charest a pu baisser les impôts en 2007, c'est qu'il a assez d'argent pour financer les programmes. «Une chose est claire, avec un gouvernement conservateur majoritaire, il y aura reprise de toutes ces chicanes avec le gouvernement du Québec», a estimé M. Duceppe, défilant la liste des désaccords, du rapatriement des pouvoirs en culture aux coupes dans les organismes de développement économique régional, en passant par la commission des valeurs mobilières que les conservateurs veulent centraliser à Toronto, contre la volonté de Québec.

Le chef du Bloc est aussi revenu sur les propos de la ministre du Patrimoine, Josée Verner, qui a affirmé que la culture n'intéressait pas vraiment la population.

«C'est mépriser les gens et comme ministre de la Culture, c'est assez épouvantable», a-t-il souligné.

En matinée, M. Duceppe a rejeté la proposition de Stephen Harper d'imposer une meilleure représentation francophone au sein du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, jugeant l'offre insuffisante. À l'instar du premier ministre québécois Jean Charest, le chef du Bloc demande que la province soit seule responsable en cette matière.

«Il faut que ces pouvoirs en télécommunications reviennent au Québec parce que c'est le principal moyen aujourd'hui de diffusion de la culture», a lancé M. Duceppe, de passage en Gaspésie où il a proposé des améliorations au régime d'assurance emploi pour aider les travailleurs saisonniers.

Le chef bloquiste a par ailleurs qualifié d'«odieux» les propos tenus par le secrétaire d'État au multiculturalisme, Jason Kenney, qui a affirmé que le Bloc entretenait des relents d'intolérance et de xénophobie.

Après l'Abitibi-Témiscamingue et la Côte-Nord, Gilles Duceppe est allé prêter main-forte à son candidat dans Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Raynald Blais, député depuis 2004. La circonscription, qui couvre un très vaste territoire, a changé plusieurs fois d'allégeance dans les 30 dernières années, alors que la région a connu plusieurs redécoupages de la carte électorale. Le candidat de Stephen Harper, Darryl Gray, a été député du Parti progressiste-conservateur dans Bonaventure-Îles-de-la-Madeleine de 1984 à 1993.

Le chef du Bloc participé en soirée à l'enregistrement de Tout le monde en parle, qui sera diffusée à Radio-Canada dimanche soir. M. Duceppe s'est moqué de la décision de M. Harper de ne pas participer à l'émission animée par Guy A. Lepage, qualifiant le chef conservateur de «control-freak». «M. Harper, dans les conférences de presse, choisit les journalistes qui doivent parler. C'est son habitude. Il aurait des problèmes à cette émission-là», a-t-il conclu.