Un gouvernement conservateur réélu ne proposera pas les changements à l'admissibilité au crédit d'impôt pour les films et les vidéos prévus dans le projet de loi C-10, précise la plateforme du Parti conservateur rendue publique ce mardi par Stephen Harper.

Cette disposition de ce volumineux projet de loi avait créé un tollé du côté des créateurs de cinéma et de la télévision ainsi que chez les partis de l'opposition qui avaient crié à la censure.

C-10 est un projet de loi omnibus de 600 pages présenté par les conservateurs, mort au feuilleton, qui contenait une disposition qui aurait permis au ministre du Patrimoine de retirer tout financement fédéral aux films qui lui paraitraient être contraire à «l'ordre public».

Interrogé sur les raisons de cette volte-face, le chef conservateur a tenté de payer les pots cassés.

«La ministre a déjà dit qu'elle n'avait pas l'intention de poursuivre avec ce projet de loi sans des amendements acceptables, a dit M. Harper, et je dois rappeler que ce sont des propositions originalement du PLC et nous avons eu ce projet de loi la Chambre pendant des années.»

Le chef conservateur a aussi affirmé que tous les partis de l'opposition, jusqu'à récemment, appuyaient le projet de loi. «L'industrie et les partis d'opposition on changé de position et nous avons indiqué une compréhension de leurs inquiétudes envers les investissements et nous avons indiqué notre volonté de l'amender.»

Stephen Harper a ajouté que son gouvernement n'avait pas encore reçu des propositions précises d'amendements. «Nous n'avons donc pas l'intention de poursuivre avec ça si nous n'avons pas quelque chose qui va clairement bénéficier aux contribuables et à l'industrie», a-t-il conclu.

Dans un communiqué, les libéraux rappellent que «des membres importants du gouvernement de droite de M. Harper ont farouchement défendu la disposition de censure, notamment la ministre du Patrimoine, Josée Verner, le ministre des Finances, Jim Flaherty, et le secrétaire parlementaire du Conseil du Trésor, Pierre Poilievre.»

«M. Poilievre, affirme le communiqué, a balayé les critiques de «certains élitistes fortunés» en disant que la loi assurerait «que les contribuables ne sont pas obligés de participer financièrement à la production de films pornographiques ou excessivement violents».

Rappelons qu'en mai 2008 le ministre des Finances, Jim Flaherty, avait déclaré que le projet de C-10 serait une question de confiance.

«Le revirement de M. Harper fait suite à des mois d'efforts par le Parti libéral pour empêcher son gouvernement de se donner le pouvoir de censurer les films canadiens, affirme le PLC. Les députés libéraux ont proposé des amendements qui auraient assuré la transparence vis-à-vis des contribuables et préservé la liberté de création de nos cinéastes. La seule chose qui a changé depuis, c'est le désaveu des Canadiens pour le Parti conservateur partout au pays.»