Les 200 élèves d’une école primaire de Joliette ont dû quitter leur école en urgence parce que du plâtre contenant de l’amiante s’était détaché du plafond, a appris La Presse. Un scénario causé par la chaleur qui n’est pas sans rappeler celui survenu dans plusieurs écoles de Montréal.

Ce qu’il faut savoir

  • À Joliette, les élèves et le personnel du pavillon d’une école primaire ont dû quitter leur établissement rapidement la semaine dernière, quand du plâtre s’est détaché du plafond.
  • Construite il y a plus de 70 ans, cette école a un indice de vétusté de « D », ce qui signifie qu’elle est en « mauvais état ».
  • À Montréal aussi, des élèves doivent être déplacés pour les mêmes raisons.

C’est à la fin de la semaine dernière que le personnel du pavillon Saint-Pierre de l’école des Quatre-Temps, à Joliette, a sonné l’alarme.

« Des bruits de craquement étaient entendus dans des classes et une tuile est tombée du plafond. On a remarqué des fissures au niveau du plâtre. Il y a eu un branle-bas de combat du côté des ressources matérielles », relate le président du Syndicat de l’enseignement du Lanaudière (SEL-CSQ), Mathieu Lessard.

Le centre de services scolaire (CSS) des Samares confirme que des travaux « en lien avec des fragments d’enduits composés de plâtre contenant de l’amiante ont dû être réalisés ». La structure n’est pas en cause, assure Maude Jutras, coordonnatrice aux communications de ce CSS.

« Ce n’étaient pas des travaux prévus », dit-elle néanmoins.

À l’époque où le bâtiment a été construit, de l’amiante était utilisé dans l’enduit de plâtre. C’est une vieille école. C’est pour ça que les gens sont intervenus rapidement.

Maude Jutras, coordonnatrice aux communications du centre de services scolaire des Samares

Depuis mardi, les élèves ont été déplacés le temps que les travaux se fassent. Certains élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme ont été déplacés vers les locaux du service de garde d’un autre pavillon de l’école, d’autres vers les locaux de l’école hôtelière de l’école secondaire Barthélemy-Joliette. Les élèves de 2e année sont pour leur part dans des locaux du Musée d’art de Joliette.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’ensemble des élèves et du personnel pourra réintégrer l’école lundi prochain.

Tous pourront réintégrer l’école lundi prochain.

Le bâtiment où est situé ce pavillon de l’école a été construit il y a plus de 70 ans. Son indice de vétusté est « D », ce qui signifie qu’il est en « mauvais état ».

Selon le plus récent Plan québécois des infrastructures, 62 % des écoles primaires et 65 % des écoles secondaires ont un « indice d’état » de D ou de E, c’est-à-dire qu’elles sont en mauvais ou très mauvais état.

Pas un cas isolé

En entrevue, la coordonnatrice aux communications du CSS des Samares dit qu’ils ont été « chanceux ». « Aucun élève n’a été blessé, pas comme à Montréal », dit Maude Jutras.

La semaine dernière, Radio-Canada a rapporté que des évènements semblables étaient survenus dans sept écoles primaires de la métropole. Un élève a été blessé quand une couche de plâtre lui est tombée sur la tête.

À l’école Saint-Ambroise, dans le quartier Rosemont, le centre de services scolaire de Montréal doit déplacer les quelque 200 élèves du pavillon De Normanville.

« La semaine dernière, il y a eu un épisode d’effritement dans une classe, puis à la bibliothèque », a écrit à La Presse Alain Perron, porte-parole du centre de services scolaire de Montréal.

« Suite à ces deux évènements, nous avons ouvert tous les entreplafonds durant la fin de semaine pour évaluer l’ampleur des travaux préventifs nécessaires pour éviter d’éventuelles chutes. Puisque les spécialistes ont noté de l’effritement à plusieurs endroits dans l’école, nous intervenons dans plusieurs locaux », a-t-il expliqué par courriel.

La FCPQ choquée

À la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), Mélanie Laviolette se dit « choquée de voir qu’on peut se rendre à ce niveau de délabrement de nos écoles sans que rien ne soit fait ».

Oui, on construit de nouvelles écoles, ajoute-t-elle, mais les enfants doivent être dans un milieu de vie « sécuritaire, salubre, adéquat ». « De toute évidence, ce n’est pas le cas », dit Mme Laviolette.

Comme on est intervenus quand on a découvert du plomb dans l’eau, on doit faire un état des lieux des écoles, estime la présidente de la FCPQ. Selon le ministère de l’Éducation, il y a actuellement 61 % des bâtiments du réseau scolaire qui ne sont pas dans un état « satisfaisant ».

Quand on fait des points de presse sur des toilettes genrées ou non… je pense que le réseau va pas mal plus mal que l’endroit où nos enfants vont à la salle de bains. Je comprends qu’on doive en parler, mais il y a des choses plus importantes que ça.

Mélanie Laviolette, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec

Tant le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, que les partis de l’opposition à Québec sont intervenus cette semaine à la suite d’une décision controversée d’une école secondaire de l’Abitibi-Témiscamingue, qui a annoncé que les toilettes de son établissement seront mixtes à la prochaine rentrée scolaire.

M. Drainville a interdit aux écoles de convertir des blocs sanitaires entiers en toilettes mixtes.