Près de 1000 jeunes qui se sont inscrits cette année dans un cégep de région auront droit à une bourse du nouveau programme de mobilité étudiante Parcours.

Précisément, 998 élèves devraient recevoir une bourse Parcours durant l’année scolaire 2022-2023, selon les données du ministère de l’Enseignement supérieur.

« Ces données sont provisoires, mais l’objectif de 1000 étudiantes et étudiants sera vraisemblablement atteint », indique-t-on par courriel.

Québec n’a rien ménagé pour attirer les cégépiens des grands centres en région avec l’annonce en mai d’un programme de mobilité étudiante amélioré et des bourses bonifiées.

Dès la première année, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann espérait convaincre 1000 élèves de tenter l’expérience.

La marche était toutefois haute : l’an dernier, moins de 400 jeunes des grands centres ont poursuivi leurs études dans un cégep de région.

« On ne s’attendait pas cette année à une grande croissance. C’est sûr que c’est une très bonne nouvelle », a réagi Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps.

Mieux répartir les élèves

Avec ce programme qui s’élève au coût de 112 millions sur cinq ans, Québec espère favoriser la vitalité des régions et mieux répartir les élèves dans le réseau collégial.

Environ 12 000 places sont disponibles dans les cégeps de régions. Pendant ce temps, les cégeps du Grand Montréal débordent et se préparent à affronter une vague de plusieurs dizaines de milliers d’élèves dans les prochaines années.

Pour encourager la mobilité étudiante, les élèves qui s’inscrivent dans l’un des 18 cégeps de région admissibles (Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean…) touchent une bourse annuelle de 7500 $, et ce, tous programmes confondus.

Le succès du nouveau programme est « de bon augure », souligne Marie-Claude Deschênes, présidente du Regroupement des cégeps de région.

Or, il est encore tôt pour voir son plein effet sur les inscriptions. « Plusieurs étudiants avaient fait leur choix de cégeps avant de le connaître », explique-t-elle.

C’est le cas de Dakota Webster.

Originaire de Québec, il ne connaissait pas le programme Parcours lorsqu’il s’est inscrit en technique de génie mécanique marine à l’Institut maritime du Québec, affilié au cégep de Rimouski.

« J’ai simplement reçu un [courriel] me disant que j’avais été sélectionné [pour recevoir une bourse Parcours] », raconte-t-il.

PHOTO FOURNIE PAR DAKOTA WEBSTER

Dakota Webster, élève en technique de génie mécanique marine à l’Institut maritime du Québec, affilié au cégep de Rimouski, et lauréat d’une bourse Parcours.

C’est une belle surprise, néanmoins. Le coup de pouce financier lui permet de moins travailler en marge de ses études. « Je peux avoir plus de congés pour aller voir ma famille », dit Dakota.

Faire la promotion du programme

Les efforts doivent être maintenus pour faire connaître davantage le programme aux jeunes, croit toutefois Bernard Tremblay.

D’ici cinq ans, le ministère de l’Enseignement supérieur espère attirer 5000 cégépiens en région.

« C’est loin d’être acquis qu’on va obtenir les résultats souhaités par le Ministère », prévient M. Tremblay.

Selon lui, il faut lancer « une campagne de promotion nationale », que ce soit dans les médias ou encore dans les écoles.

La Fédération étudiante collégiale du Québec est du même avis. « Est-ce que le programme va continuer à prendre de l’expansion dans les prochaines années ou est-ce qu’on est en train de plafonner ? », se demande sa présidente, Maya Labrosse.

« Il faut vraiment qu’il y ait des partenariats solides des grands centres parce que les étudiants sont là », plaide-t-elle.

Dans une version précédente de ce texte, nous écrivions que Dakota Webster était étudiant au cégep de Rimouski. Il étudie à l’Institut maritime du Québec, affilié au cégep de Rimouski. Nos excuses.