Après cinq jours d’occupation entre ses murs, l’Université de Montréal (UdeM) s’est engagée à présenter d’ici juin un plan pour sortir des énergies fossiles au plus tard en 2025.

Depuis lundi, une trentaine d’étudiants occupaient le hall du pavillon Roger-Gaudry de l’UdeM afin de faire pression sur la direction pour qu’elle retire ses investissements dans les énergies fossiles.

Ils ont levé le camp samedi, après avoir obtenu gain de cause : un engagement de la part du recteur Daniel Jutras de présenter d’ici juin « uniquement un ou des scénarios de désinvestissement total avant le 31 décembre 2025 ».

« Je suis tellement fier de ce qu’on a réussi à faire. En se rassemblant, en militant ensemble, tout ce dont on rêve, on a pu le mettre en place », lance, fébrile, Quentin Lehmann, qui a dormi sur le campus toute la semaine.

Les derniers jours n’auront pas été faciles. Un militant qui avait lancé une grève de la faim, Vincent Vaslin, a été transporté à l’hôpital vendredi, après plus de quatre jours de jeûne. Même de son lit d’hôpital, il a refusé de manger tant qu’il n’aurait pas obtenu l’engagement de l’Université de sortir du pétrole.

« C’est la personne la plus résiliente que je connaisse », dit Quentin, qui étudie en sciences politiques. L’autre gréviste de la faim, Catherine Ouellette-Marrero, a mis un terme à son jeûne jeudi, inquiète pour sa santé physique et mentale, rapporte-t-il.

Dans une lettre adressée aux militants, le recteur s’est aussi engagé à rendre disponible « le pourcentage d’actions cotées en Bourse détenues directement ou indirectement dans chaque secteur d’investissement boursier ». C’était l’autre grande revendication des militants : une transparence totale sur le portefeuille de l’Université.

« Bien que je déplore le recours à des actions prenant la forme d’une occupation d’un espace universitaire ou une grève de la faim, je reconnais le leadership du mouvement étudiant dans la mise en œuvre des politiques d’investissement responsable en contexte universitaire », a indiqué M. Jutras dans sa lettre.

Il doit rencontrer les militants lundi prochain afin d’échanger sur leurs « positions respectives ».

Des propositions au départ refusées

Au troisième jour de l’occupation, la direction avait présenté une première série de propositions aux manifestants, qu’ils ont refusées. Selon eux, la formulation n’était pas un engagement clair à un désinvestissement dans les énergies fossiles d’ici à la fin de 2025.

En 2020, ces actions totalisaient 98,2 millions de dollars. La porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, précise qu’un plan de désinvestissement était à l’ébauche depuis plusieurs mois.

Avec ce plan, l’UdeM emboîterait le pas à l’Université du Québec à Montréal et à Concordia, qui ont toutes deux déjà pris l’engagement de sortir du pétrole.