(Montréal) Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a annoncé dimanche avoir autorisé la création de presque 14 000 nouvelles places en garderie, qui devraient être disponibles d’ici deux ans.

Cela inclut 8000 places en centre de la petite enfance (CPE) et 6000 en garderie subventionnée, a-t-il précisé en conférence de presse à Montréal.

En octobre dernier, le premier ministre François Legault avait promis l’ajout de 37 000 places d’ici 2025. Il avait précisé que 20 000 de ces places étaient déjà en cours de réalisation. Québec avait alors lancé un appel de projets pour combler le reste.

Avec les ajouts de dimanche, il y a donc un total de 34 000 places sur 37 000 qui sont en cours de création.

Course de vitesse

En attendant la mise en place des nouvelles infrastructures, les CPE et garderies subventionnées qui ont reçu l’autorisation de fournir ces places pourront « les offrir dans des installations temporaires », comme des locaux vacants, a indiqué le ministre.

Il a dit avoir réduit de beaucoup le parcours bureaucratique des demandes. « Auparavant, ça prenait 10 mois » pour approuver un projet, a-t-il souligné, mais « nous avons été capables d’y arriver en maximum 60 jours ».

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe

« Ce sera possible à tout le monde d’avoir accès à la liste de projets en cours », a-t-il affirmé, assurant que « les dates prévues d’ouverture des CPE et des garderies » seront publiées sur le site du ministère.

Cependant, certaines régions sont laissées pour compte, comme aucun projet n’y a été proposé. C’est entre autres le cas pour le Nord-du-Québec et la Haute-Gaspésie.

« Nous, on veut financer ces projets-là », a lancé le ministre, déplorant que la loi ne permette pas au gouvernement de mener lui-même de tels projets. « J’ai inclus ce pouvoir-là dans le projet de loi que j’ai déposé », a-t-il fait savoir. Le projet de loi 1 sur les services de garde éducatifs à l’enfance est en cours d’examen à l’Assemblée nationale.

Éducatrices manquantes

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a salué l’annonce du gouvernement et sa rapidité à traiter les demandes, mais a rappelé que le milieu souffre encore d’une grande pénurie de personnel.

« Qui occupera ces postes ? a demandé la vice-présidente du syndicat, Line Camerlain, dans un communiqué de presse. Nous avons à cœur de maintenir la qualité du réseau public à laquelle les parents s’attendent. Faire des annonces de création de places est une chose, mais être en mesure d’assurer le service aux parents en est une autre. Il faut des éducatrices adéquatement qualifiées. »

Le ministre Lacombe estime qu’« on a besoin d’embaucher 18 000 nouvelles éducatrices » pour combler les besoins. Il s’est toutefois dit certain de pouvoir attirer des travailleuses dans le domaine grâce à une augmentation de salaire allant jusqu’à 18 % pour les éducatrices qualifiées et spécialisées, comme convenu dans la nouvelle convention collective signée en décembre dernier.

La grande place accordée aux garderies privées subventionnées est un autre détail qui « préoccupe » la CSQ.

Blocs de construction

La directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance, Geneviève Bélisle, a ajouté lors de la conférence de presse que, grâce à une entente avec le gouvernement, les CPE pourront faire construire des maisons préfabriquées.

Cela leur permettra selon elle d’accélérer le processus et de « mettre l’effort de plusieurs CPE ensemble pour vraiment développer des concepts et des plans ».

Elle a annoncé que des appels d’offres seront bientôt lancés pour la conception et la fabrication des maisons.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.