Bien peu de classes ou d’écoles sont actuellement fermées en raison de la COVID-19, mais les données de Québec selon lesquelles seuls 2 % des élèves sont absents parce qu’ils sont isolés à la maison en font sourciller certains. Dans certaines classes, on s’approche certains jours des 60 % d’absentéisme.

Au Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV), des enseignants ont rapporté la semaine dernière que la proportion d’élèves absents de leur classe avoisinait 60 %, soit le seuil fixé par le ministère de l’Éducation pour fermer une classe.

« Il y avait beaucoup d’élèves malades, mais les parents sont mis au courant seulement si la classe ferme », rappelle Véronique Lefebvre, présidente de ce syndicat. Elle qualifie la situation « d’omerta ».

Comment a-t-on fixé le taux de 60 % d’élèves isolés pour fermer une classe ? En entrevue à Tout le monde en parle, dimanche, le directeur de santé publique, Luc Boileau, a expliqué que c’est dans le contexte du variant Omicron que ça a « pris cette forme ».

« On ne se retrouve pas avec beaucoup de classes qui sont fermées, c’est marginal », a-t-il déclaré.

Il en est ainsi parce que « tout a été calculé pour que les classes ne ferment plus », écrit sur les réseaux sociaux une enseignante du préscolaire, qui dit avoir vu 11 de ses élèves, sur 18, s’absenter la semaine dernière.

Selon le ministère de l’Éducation, il y avait en date du 21 janvier 2 % des élèves et 1 % des enseignants absents en raison de la COVID-19.

En réaction au texte d’un enseignant du secondaire publié dans La Presse en fin de semaine qui accusait le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, d’avancer des chiffres sur l’absentéisme qui lui font « perdre de la crédibilité », plusieurs enseignants ont fait état de pourcentages d’élèves absents beaucoup plus élevés dans leurs groupes.

La durée de l’isolement pour les familles dans lesquelles un membre a reçu un test positif à la COVID-19 est au minimum de cinq jours. « Un élève revient, un autre part », illustre une enseignante.

L’estimation du gouvernement est « légèrement conservatrice », dit-on à la Fédération québécoise des directions d’établissement.

Au centre de services scolaire de Montréal, ce taux était en effet un peu plus élevé. Il y avait en date du 25 janvier 4 % des élèves du primaire en isolement. Chez les élèves du secondaire, c’était 1,2 %.

C’est aussi ce qu’on observe à la Fédération des établissements d’enseignement privés, où on parle d’un taux d’absentéisme chez les élèves d’environ 2 ou 3 %, qui peut aller jusqu’à 4 % au primaire.

« C’est pas mal l’équivalent de ce qu’on retrouve quand il y a une grosse grippe, ou de la gastro. Pour ce temps-ci de l’année, ce n’est pas très différent de ce que l’on voit d’habitude », dit sa porte-parole Geneviève Beauvais. Elle observe que les absences sont plus marquées dans certaines écoles et dans certaines classes, par exemple en maternelle, où on ne porte pas le masque.

Des données qui se font attendre

Le ministère de l’Éducation n’a pu fournir de données plus précises à La Presse, lundi. « Les informations seront rendues accessibles de manière bihebdomadaire. Le gouvernement regarde les possibilités quant à la manière de les rendre accessibles », nous a-t-on répondu.

Plusieurs centres de services scolaires n’ont pas répondu à notre demande visant à obtenir le taux d’absentéisme de leurs élèves et de leur personnel.

À la commission scolaire English-Montréal, on dit qu’on ne donne pas ces chiffres, mais que « dans le but d’apaiser les inquiétudes de certains parents », on a choisi de publier quotidiennement le nombre de cas recensés par classe sur une page web à laquelle seuls les parents ont accès.

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    Nombre de classes qui étaient en enseignement à distance en date du 25 janvier. Deux écoles étaient fermées.
    ministère de l’Éducation