(Québec) Le gouvernement Legault craint que le retour à l’école lundi puisse mener à des bris de services en raison de la grande contagion du variant Omicron. Pour « éviter le pire », le ministère de l’Éducation demande au réseau scolaire d’être prêt à remplacer d’urgence des enseignants placés en isolement en faisant appel s’il le faut à des « parents volontaires » pour surveiller les enfants en classe.

Québec a soumis jeudi aux centres de services scolaires, aux commissions scolaires anglophones et aux écoles privées les lignes directrices à suivre pour élaborer leur plan de contingence. Dans ce document, obtenu par La Presse, le ministère prévient « qu’un très grand nombre de salariés, tous corps d’emploi confondus, devront s’isoler pour quelques jours dans les prochaines semaines ».

« La prémisse de base est d’éviter qu’en raison d’un manque de personnel, des élèves soient contraints d’être isolés à la maison. […] [L]’objectif est de garder les élèves présents à l’école de façon sécuritaire, malgré le taux élevé d’absentéisme anticipé chez le personnel scolaire », écrit le ministère de l’Éducation, précisant que le plan de contingence doit permettre « d’éviter le pire et de poursuivre l’obligation de service aux élèves du Québec ».

Identifier des personnes-ressources

Dans ses lignes directrices, le ministère demande aux écoles d’avoir recours à leurs suppléants habituels, mais également d’identifier des personnes-ressources qui pourront remplacer rapidement un enseignant forcé de s’isoler. Il peut s’agir d’un enseignant libéré pour effectuer un autre mandat, d’un membre du personnel de soutien ou d’étudiants au programme d’éducation à l’université. Les personnes affectées aux services complémentaires dans les écoles (conseillers pédagogiques, orthopédagogues, orthophonistes et autres professionnels) pourraient également être sollicitées.

Les centres de service scolaire peuvent également avoir recours à des ressources à l’extérieur de l’école, dicte Québec. Des organismes comme Alloprof peuvent être sollicités, ou bien des parents volontaires « aptes à soutenir les élèves en classe dans leurs apprentissages durant l’absence physique de l’enseignant ». Le cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, précise toutefois que les parents n’enseigneront pas aux enfants. Ils seront appelés en « ultime recours » pour surveiller une classe si un professeur isolé à la maison est en mesure d’enseigner à distance, par exemple.

« Les qualifications et aptitudes de ces différentes personnes doivent être analysées et prises en considération lorsque des responsabilités leur sont confiées, notamment pour la prise en charge d’un groupe (ex. : surveillance du groupe versus enseignement donné à ce groupe) », écrit le ministère de l’Éducation, qui précise que « les antécédents judiciaires devront être vérifiés pour chaque personne qui serait appelée à intervenir auprès des jeunes ».

Toujours pour éviter les bris de services, Québec demande aussi aux centres de services scolaires de prévoir « le décloisonnement de certains groupes d’élèves ».

« Par exemple, un enseignant pourrait s’occuper de plus d’un groupe d’élèves, avec l’aide d’une autre ressource. Les élèves devraient idéalement demeurer dans deux locaux distincts afin d’éviter les contagions potentielles. Les deux personnes (enseignant et autre ressource) se déplacent d’un local à l’autre », peut-on lire dans le document.

Soutien aux services de garde

Québec presse également le réseau scolaire d’identifier des personnes-ressources dans les écoles et à l’extérieur (à nouveau les parents volontaires) pour soutenir les services de garde. Les centres de services scolaires doivent entre autres évaluer si les heures d’ouverture doivent être modifiées et restreindre l’offre de services au besoin.

Le premier ministre François Legault fera le point jeudi sur le retour en classe avec le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et le directeur national de santé publique par intérim, le DLuc Boileau.

À compter de lundi, un nouveau protocole de gestion des cas de COVID-19 sera également mis en application dans les écoles de la province. Québec réduit à cinq jours la période d’isolement des enfants de moins de 12 ans symptomatiques à la COVID-19. Un autotest négatif au jour cinq de l’isolement devrait être exigé afin de retourner en classe ou en garderie.

Pour accélérer la vaccination des 5 à 11 ans, qui doivent désormais se rendre dans un centre de vaccination afin de recevoir une dose du vaccin contre la COVID-19, Québec est en pourparlers avec la Santé publique afin de ramener des vaccinateurs dans les écoles où le taux de vaccination ne serait pas optimal. Le gouvernement travaille aussi sur des scénarios afin de transporter les élèves de ces écoles vers un centre de vaccination au besoin.