Lumineuse, ouverte sur sa communauté, flambant neuve : la toute première école dite de « nouvelle génération » a été inaugurée, mardi, à Vaudreuil-Dorion. C’est le début d’une longue lignée, assure le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Depuis quelques semaines, les petits de l’école primaire des Légendes foulent le sol d’une école qui, jusqu’ici, n’existait que dans des rendus produits par des architectes. Mardi, dans un grand espace lumineux et coloré, ils étaient une vingtaine à entonner une chanson d’Ariane Moffatt devant un ministre venu officiellement inaugurer l’établissement, qui a coûté plus de 20 millions de dollars.

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Une classe de l’école primaire des Légendes

« Ce sont des investissements, et non pas des dépenses », a précisé le ministre Roberge, qui promet qu’il y aura de « belles écoles » par dizaines dans la province au cours des prochaines années. Au cabinet du ministre, on précise qu’il s’agit d’un « projet différent » de celui du Lab-École créé par le précédent gouvernement libéral, qui a encore cinq écoles en voie d’être livrées.

Avec ses larges corridors, son aménagement extérieur recherché et sa bibliothèque dotée d’une terrasse, cette école située dans la banlieue ouest de Montréal ouvre la voie pour les suivantes. « On ne revient pas en arrière, toutes les nouvelles écoles vont répondre à ces nouveaux standards », a dit Jean-François Roberge.

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Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a lu un conte à des élèves durant sa visite, mardi.

Surchauffe immobilière

Actuellement, 56 % des écoles du Québec sont en mauvais ou en très mauvais état, selon le Plan québécois des infrastructures (PQI) du gouvernement du Québec.

La directrice générale du centre de services scolaire des Trois-Lacs, Sophie Proulx, a reconnu qu’en cette période de surchauffe immobilière, il est parfois difficile de dénicher des entrepreneurs pour rénover et construire des écoles.

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Sophie Proulx, directrice générale du centre de services scolaire des Trois-Lacs

Si un projet est trop élevé, parce que c’est la concurrence des prix, on attend quelque temps et on fait d’autres [projets]. Jusqu’à maintenant, on a réussi à trouver.

Sophie Proulx, directrice générale du centre de services scolaire des Trois-Lacs

Le ministre de l’Éducation assure que le marché de la construction en ébullition n’affectera en rien les constructions et les rénovations promises par son gouvernement.

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Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et le directeur de l'école des Légendes, Patrice Perreault, en conférence de presse, mardi

« C’est trop important d’agrandir, rénover, construire nos écoles », a déclaré le ministre Roberge, qui promet que les sommes nécessaires pour continuer ces projets sont disponibles, « malgré la surchauffe ».

Une école ouverte sur sa communauté

En annonçant que les écoles de la province auraient une toute nouvelle signature architecturale, tout juste avant que la pandémie de COVID-19 frappe, Québec se disait guidé par quatre grands principes.

Désormais, les élèves de la province auraient des écoles avec plus de fenêtres, des espaces communs plus vastes et des cours embellies. Quant aux matériaux, le bois et l’aluminium seraient privilégiés.

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La cafétéria de l’école primaire des Légendes

Des discussions avec le personnel de l’école et la communauté permettent d’aller au-delà de ces orientations, observent aujourd’hui les architectes de Leclerc Architectes, qui ont pensé le bâtiment.

En arpentant l’école, des éléments étonnent. Dans certains corridors, on trouve des postes de travail. Des vitres ont été percées dans un mur pour permettre aux élèves de voir la salle mécanique. « C’est intéressant pour les enfants, de voir les tripes du bâtiment, de savoir d’où ça vient, d’où ça part : c’est un outil pédagogique », illustre l’architecte Thomas Gauvin-Brodeur.

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Le gymnase de l'école primaire des Légendes

L’école des Légendes a aussi été pensée pour être ouverte sur sa communauté.

« Une école, c’est un équipement public, elle doit servir à la communauté le plus longtemps possible. Ça ne s’arrête pas à l’extérieur des heures d’école, ni la fin de semaine », explique M. Gauvin-Brodeur.

L’école a été construite sur un terrain « assez petit », mais à la faveur d’une bonne collaboration avec la municipalité, les élèves pourront profiter du parc adjacent que va aménager la Ville, où se trouveront notamment des terrains de soccer.

La population pourra aussi fréquenter l’école, même ceux qui ne sont plus en âge d’y aller. Dans le « cœur » de l’établissement, on trouve un grand espace avec des gradins, permettant d’y faire non seulement la classe, mais aussi de l’ouvrir au public les fins de semaine pour y tenir des évènements. Pour ce faire, on a prévu une entrée indépendante.

400

Nombre de classes supplémentaires nécessaires dans les écoles primaires d’ici 2024-2025, en excluant celles de maternelle 4 ans

Source : Plan québécois des infrastructures 2021-2031