Alors que les enseignants syndiqués à la FAE seront bientôt appelés à se prononcer sur l’entente de principe conclue avec Québec, ceux de la CSQ prévoient toujours un autre débrayage, le 27 avril, faute d’entente. Mais les négociations continuent.

Les 49 000 enseignants syndiqués à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) seront appelés, « au cours des prochaines semaines », à se prononcer sur l’entente de principe qui a déjà franchi une autre étape, en étant entérinée, vendredi soir dernier, par leur Conseil fédératif de négociation.

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a d’ailleurs qualifié cette entente de « pas de géant pour la reconnaissance » des enseignants.

La FAE n’en a pas dévoilé le contenu, préférant en garder la primeur pour ses membres, comme c’est habituellement le cas en pareille circonstance.

Cette entente de principe a même été recommandée « à l’unanimité » aux membres de la FAE par l’instance intermédiaire, a souligné le président de la FAE, Sylvain Mallette.

Le dirigeant syndical a assuré que l’entente de principe contenait « des avancées majeures », tant sur le plan salarial que sur le plan de la reconnaissance de l’autonomie professionnelle des enseignants.

La CSQ négocie encore

L’entente de la FAE ne change « absolument pas » la situation pour la Fédération des syndicats de l’enseignement affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a commenté en entrevue lundi la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.

La CSQ négocie pour 73 000 enseignants des niveaux préscolaire, primaire, secondaire et de la formation professionnelle, dans 58 commissions scolaires anglophones et centres de services scolaires francophones.

« L’entente de la FAE, c’est l’entente de la FAE. Je ne la connais pas ; donc je ne la commenterai pas. Nous, ce qu’on a sur la table présentement, il n’y a pas là-dedans ce qui répond à nos quatre points cruciaux pour nos membres », ajoute Mme Scalabrini.

Ces quatre revendications portent sur la composition des classes et les services aux élèves EHDAA (handicapés, en difficultés d’adaptation et d’apprentissage) ; sur un allègement significatif de la tâche ; sur la précarité et l’insertion professionnelle et sur la rémunération.

« On ira, nous, à nos membres quand on considérera qu’on respecte les mandats qui nous ont été donnés », a insisté Mme Scalabrini.

Les négociations se poursuivent donc pour la Fédération des syndicats de l’enseignement de la CSQ. « On est là tous les jours et on y travaille fort », a conclu Mme Scalabrini.

Entre-temps, la FSE a déjà annoncé une deuxième grève, le 27 avril, de 14 h 45 à 17 h.

D’ailleurs, même la FAE garde une arme en réserve, au cas où ses membres rejetteraient l’entente de principe. En effet, la FAE s’affairait déjà, depuis plusieurs semaines, à consulter ses membres sur un mandat de grève générale illimitée pour le 31 mai. Elle a fait savoir lundi que « le mandat de grève est maintenu, dans le cas où les membres rejetteraient l’entente ».

Québec satisfait pour la FAE

Du côté de Québec, tant le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, se sont félicités de l’entente conclue avec la FAE.

Après avoir félicité sa collègue LeBel pour la négociation d’une telle entente avec la FAE, le ministre l’a qualifiée de « pas de géant pour la reconnaissance de la profession enseignante. Ce sera bénéfique pour tous les élèves. Bravo ! »

Et la ministre LeBel s’est dite « fière de cette entente » avec la FAE, qui confirme, selon elle, que « l’éducation est l’une des grandes priorités de notre gouvernement ».

« Nous valorisons et reconnaissons le professionnalisme des enseignants et nous nous donnons les moyens d’améliorer la réussite éducative des élèves », a conclu la ministre LeBel.