(Montréal) La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) salue la déclaration de samedi dernier du premier ministre François Legault au sujet de la liberté académique et se réjouit que son gouvernement s’engage à agir rapidement pour la protéger.

Dans son message transmis sur Facebook, le premier ministre Legault a déploré qu’une poignée de militants radicaux essayaient de censurer certains mots et certaines œuvres et que la situation dérapait au point où de plus en plus de gens se sentent intimidés et forcés de s’autocensurer, de peur de se faire insulter et dénoncer sur la place publique.

M. Legault a estimé que le problème est parti des universités et que c’est là qu’il fallait le régler en premier. Il a ajouté que la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, se penchait là-dessus avec les milieux universitaires ; la FQPPU se met à la disposition de la ministre pour poursuivre le dialogue en ce sens.

La Fédération ne s’oppose pas à ce que l’État légifère pour protéger la liberté académique, car à son avis, il lui est possible d’agir tout en évitant de s’ingérer dans les contenus pédagogiques et les recherches. Ce faisant, l’État donne aux universités des outils pour résister aux contraintes extérieures qu’elles subissent et renforce leur autonomie.

Face à la possibilité de retrait d’œuvres littéraires d’un cursus parce qu’elles choquent des sensibilités, la Fédération croit que les directions universitaires doivent être capables d’assumer leurs responsabilités, faire preuve de fermeté et d’agir pour assurer la diffusion des connaissances, au bénéfice du plus grand nombre.

La Fédération dit avoir constaté que certains établissements universitaires sont incapables d’offrir une réponse adéquate lorsque survient un problème du genre et de soutenir adéquatement les membres du corps professoral.

La FQPPU ajoute que cette situation résulte d’un réflexe clientéliste induit par un mode de financement qui fragilise les universités et fait en sorte qu’elles sont promptes à privilégier les solutions qui portent le moins atteinte à leur réputation. Une loi visant à protéger la liberté académique pourrait les aider à assumer leurs responsabilités à cet égard, selon elle.

La Fédération croit qu’il importe de distinguer les propos à caractère discriminatoire, qui doivent faire l’objet de sanctions, de ceux qui sont prononcés pour expliquer un concept, une idée ou un fait historique, dans une perspective pédagogique. C’est ce dernier type d’expression qu’une loi sur la liberté académique devrait protéger, croit-elle.