L’Association des pédiatres du Québec se dit « infiniment attristée » par la décision d’annuler le retour en classe dans le Grand Montréal et souhaite des engagements rapides pour limiter les dommages sur le développement des enfants.

Dans une lettre transmise au premier ministre François Legault, aux ministères de la Santé et de l’Éducation et à la mairesse de Montréal, l’association pédiatrique signale que « le retard de certains jalons développementaux sera minimalement de 6 à 9 mois ».

Au-delà de la santé publique, des experts tels que les enseignants, psychologues et ergothérapeutes, devraient être consultés pour réfléchir à des solutions comme des camps de jour gratuits, une forme de scolarisation estivale, la relance des sports d’équipe adaptés et une réouverture des bibliothèques municipales, des maisons des jeunes, des piscines publiques, souligne-t-on.

De passage à Montréal, jeudi, le premier ministre François Legault a annoncé que les écoles primaires ne rouvriraient pas avant l’automne dans la région métropolitaine. Une certaine période sera dédiée à rattraper le retard en septembre prochain, a-t-il précisé, tout en promettant de bonifier le matériel scolaire transmis aux parents d’ici là pour que les enfants puissent continuer leurs apprentissages à la maison.

Puisque le déconfinement de certains sports à compter de mercredi se limitera à ceux pouvant être pratiqués sans contact, en solo ou en duo, les jeunes Montréalais viennent en plus de se faire refuser « l’espoir de jouer au ballon avec leurs amis », déplore l’APQ.

Pour ce qui est des enfants avec de besoins particuliers, « les services d’accompagnement habituellement offerts par le milieu scolaire (psychoéducation, orthophonie, orthopédagogie) devraient se poursuivre et s’intensifier pour certains », plaide-t-on.

Le premier ministre n’a pas exclu la possibilité que certaines écoles spécialisées rouvrent plus tôt et il demande aux enseignants de porter « une attention spéciale » aux enfants qui ont des difficultés d’apprentissage.

L’APQ invite également à desserrer la vis ailleurs au Québec, pour les petits qui ont déjà repris le chemin de l’école, mais dont la vie sociale demeure sur la glace.

« Il est impératif de planifier [des solutions], voire de les concrétiser dès maintenant. Et d’ici là, faisons leur confiance, rappelons-leur de se laver les mains et laissons-les jouer avec un ami dans la ruelle », urge l’organisme.